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La Balade de Roberto à Roumanywood 
 
 
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La Balade de Roberto a Roumanywood - Comédie

 
 
 
TITRE de la série : « Que les étoiles éclairent ton chemin » 
 
Dans : 
 
 
 
« LA BALADE ROBERTO A ROUMANYWOOD »  
(Troisième épisode) 
 
 
PERSONNAGES : 
 
ROBERTO 
LIDIA  
VASILE 
LUCICA 
SYLVESTRE 
CARMEN 
MIRCEA 
LE COMTE 
SILVIA 
IULIANA 
MIHAI 
ELENA 
MARIA 
GETA 
ANTONETA 
JULIAN 
MICHEL 
MARIA  
BETY 
BOGDAN  
ANDREEA 
LE CONTEUR 
LA FEMME DU CONTEUR 
(Butterflygirl)  
 
LIEU : La Tavernes des bons vins, situé en plein Cœur de Roumanywood 
 
GENRE : Comédie  
 
 
AUTEUR : EMILIEN CASALI 
 
 
Amicalement et Fraternellement, Emilien Casali 
casali.emilien@wanadoo.fr 
 
 
 
 
PROTECTION SACD 
 
Tous mes remrciements aux élèves et professeurs qui ont participé à au concours d'hiver 2008 (entre le 8 décembre 2007 et le 8 mars 2008) et toutes mes félicitations aux 8 vainqueurs 
 
 
Les élèves de Silvia Ciocarlan : Diana Stancu (Vainqueur), Alina Mocanu  
 
 
Les élèves de Georgeta Manea : Silvia Pinzaru  
 
Les élèves de Madame Lucica Ion :  
Traian Ilie, George Manolache, Oana Zlatovici (Vainqueur), Andreea Rotaru  
 
Les élèves de Mariana David : Ioana Vaduva, Oana Tinculescu, Maria Ioana Burcea (Vainqueur), Lavinia Dicu (Vainqueur), Maria Ramona, Alina Ionela Mustata, Alina Pandelea, Andreea Roman, Alexandra Radulescu (Vainqueur), Pavel Radulescu, Raluca Dito, Valentina Sioh  
 
Les élèves de Liliana Grosu : Alina Garboveanu, Ionita Izabela, Sandra Elena Mutu, Sorina Mihalache, Liliana Sumedrea, Erica Oprea (Vainqueur), Alexandra Ion  
 
Les élèves de Adelita Tamasan : Gabriela Petrisor, Irina Zachel (Vainqueur), Denisa Muresan, Isabela Melinda Preda  
 
 
Les élèves de Iuliana Firan : Andrei Tonita (Vainqueur) 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
PROLOGUE 
 
LE CONTEUR, LA FEMME DU CONTEUR, BOGDAN, ANDREEA 
 
L’action se déroule dans le Hameau de Bucine en Toscane en l’an 2052.  
 
Le conteur écrit ses mémoires, placé près de la cheminée…. 
 
LA FEMME DU CONTEUR, entre avec 2 jeunes adolescents qui transportent un grand chevalet avec eux 
Entrez les amis ! Ne faites pas trop de bruit, le conteur écrit ses mémoires. Installez-vous sagement sur le banc. Je vais vous préparer un thé au jasmin.  
 
ANDREEA, s’assoit sur le banc placé près de la cheminée 
Je me demande si on a bien fait de venir ici, Bogdan ? 
 
BOGDAN 
On verra bien…  
 
 
 
 
ANDREEA 
Ne trouves-tu pas qu’il fait chaud près de la cheminée ?  
 
BOGDAN 
Silence, Andreea ! Tu déconcentres le conteur.  
 
LE CONTEUR 
Bonjour les jeunes ! Comment allez-vous ?  
 
 
 
 
BOGDAN 
Bonjour Monsieur.  
 
ANDREEA 
Je ne sais pas si je vais rester, Bogdan. 
 
LE CONTEUR 
Un problème, Mademoiselle ? 
 
BOGDAN 
Andreea est un peu intimidé, Monsieur le Conteur. 
 
LE CONTEUR 
Puis-je savoir ce que vous venez faire chez moi ?  
 
ANDREEA 
Je m’en vais, Bogdan…  
 
BOGDAN, la retient par le bras 
Tu ne vas pas faire marche arrière maintenant, Andreea. Tu restes ici. 
 
LE CONTEUR 
Je peux savoir ce qui se passe, les amis ?  
 
ANDREEA 
C’est toi qui parles, Bogdan… 
 
BOGDAN 
Ok, ok, je m’en charge.  
 
LE CONTEUR 
J’ai très peu de temps à vous consacrer, les amis. J’ai un rendez-vous, ce matin. 
 
 
BOGDAN 
Eh bien voilà, Monsieur le Conteur… je m’appelle Bogdan et voici mon amie Andreea. Nous sommes dessinateurs de notre état…  
 
LE CONTEUR 
Enchanté de faire votre connaissance ! Que voulez-vous savoir exactement ? J’ai très peu de temps à vous consacrer. Dépêchez-vous, s’il vous plait ! 
 
BOGDAN 
C’est au sujet de l’annonce que vous avez fait paraître… mon professeur m’a conseillé d’y répondre.  
 
ANDREEA 
Le mien aussi !  
 
LE CONTEUR, se lève et enfile une veste 
Ah ! Je vois... vous êtes les nouveaux dessinateurs. Ma femme vous expliquera ce qu’il faut faire. Ce n’est pas très compliqué.  
 
ANDREEA, tape sur l’épaule de Bogdan 
Avant qu’il s’en aille, tu ferais bien de lui poser des questions au sujet de « La Balade de Roberto »... tu attends quoi, bon sang ? 
 
LE CONTEUR 
" En effet, je me souviens très bien de cette histoire, les amis ! C’était au mois de janvier de cette année-là. 
 
ANDREEA 
Cela remonte à quand exactement ?  
 
LE CONTEUR 
Il y a bien longtemps déjà…. après une longue période de sédentarisme dans le midi de la France. Le moment était venu pour moi de reprendre l’aventure "Par delà et là pour" ! Et c’est ainsi que l’envie me prit de me rendre à Roumanywood.  
 
BOGDAN 
Monsieur Sylvestre et Miss Maryl faisait-il partis de l’aventure ?  
 
 
 
LE CONTEUR 
A l’époque, Monsieur le Comte et Sylvestre voyageaient en compagnie de l’amiral Byrd à bord de « La renaissance 2 », un château dirigeable aux commandes duquel se tenait Benoît Picardi. La Renaissance était en marche ! Vous m’excuserez, les amis, mais j’ai un rendez-vous urgent. A plus tard… Ciao !  
 
Soudain, l e feu de la cheminée s’éteint. Le conteur rentre dans la cheminée et disparaît. Le feu se rallume après son passage. 
 
ANDREEA 
Le conteur a disparu dans la cheminée ! Je n’en crois pas mes yeux, Bogdan ! 
 
MISS MARYL, surgit avec un plateau sur lequel repose une théière et 3 tasses 
C’est encore son passé qui le rappelle. Le thé est servi les amis !  
 
BOGDAN 
En quoi consiste notre travail, Madame ?  
 
ANDREEA 
Il paraît que vous allez nous expliquer ce qu’il faut faire !?  
 
BOGDAN 
Que devons-nous illustrer exactement ?  
 
MISS MARYL 
La Balade de Roberto à Roumanywood !  
 
BOGDAN 
Cela, nous l’avons bien compris… mais encore ? 
 
MISS MARYL, se saisit de leur chevalet 
Vous n’aurez pas besoin de votre chevalet pour cette aventure.  
 
ANDREEA 
Je regrette, mais j’ai besoin de mon chevalet pour dessiner, Madame. 
 
C’est alors qu’un grand chevalet apparaît sur lequel repose une grande toile bleue 
 
MISS MARYL 
Buvez votre thé, mes amis ! Ensuite, je vous conduirai à « La Taverne des Bons Vins », un endroit merveilleux situé en plein Cœur de Roumanywood. Une fois arrivés sur les lieux, vous pourrez dessiner autant que vous voudrez.  
 
Un nuage de fumée envahit l’endroit… 
 
FIN DU PROLOGUE 
 
------------ 
 
ACTE 1 / SCENE 1  
 
LIDIA, VASILE 
 
Le nuage de fumée se dissipe peu à peu… Nous voilà à présent à « La Taverne des Bons Vins », un refuge situé en plein cœur de Roumanywood…  
 
Nous sommes en janvier, le temps est particulièrement doux… en matinée… 
 
Il y a là une cheminée éteinte, un bar avec des tabourets, une grande armoire, une grande table de banquet avec des bancs autour …  
 
LIDIA, sort de la chambre précipitamment, un chapeau sur la tête et un chapeau à la main, suivie de Vasile 
Miss Maryl vient de m’adresser un mail. Son compagnon est en route pour Roumanywood. Il arrivera en soirée. Je viens d’appeler un taxi. Dépêche-toi d’aller faire les courses, Vasile !  
 
VASILE, enfile rapidement sa veste 
J’y cours, ma chérie, j’y cours !  
 
 
 
 
 
LIDIA 
Cet après-midi, pendant que je préparerai la Mamaliga à la cuisine, tu t’occuperas des ingrédients pour le Sarmalé et la Ciorba. (Elle l’aide à enfiler sa veste rapidement)  
 
VASILE 
A ton service, ma chérie. 
 
LIDIA 
N’oublie pas les feuilles de vignes ! C’est essentiel pour le Sarmalé !  
 
VASILE 
Oui, ma chérie. 
 
LIDIA 
Prévois 5 kilos de viande hachée et 3 kilos de riz.  
 
VASILE 
Tu ne penses pas que ce sera beaucoup trop pour un seul homme, ma chérie ?  
 
LIDIA 
Notre grand ami de France ne sera pas seul à table. D’autres invités l’y rejoindront. Je compte lui faire une grande surprise ! 
 
VASILE 
Et c’est seulement aujourd’hui que tu me l’apprends, ma chérie ?  
 
LIDIA 
Dans ce monde, rien n’est plus beau que de partager des instants d’amitié en compagnie de ses chers et tendres amis. Il faudra prévoir de nombreux couverts. 
 
VASILE 
Et combien de personnes as-tu convié à cette surprise party, ma chérie? 
 
LIDIA 
Surprise ! Surprise ! Je ne peux rien te dire pour le moment si ce n’est que la taverne des bons vins sera pleine à craquer pendant plusieurs jours. Gégé chérie m’a promis qu’elle serait de la fête également.  
 
VASILE 
C’est parfait, ma chérie, je vais prévoir à manger pour un régiment.  
 
LIDIA 
Ce sera le bonheur assuré ! Le vin coulera à flot !  
 
VASILE 
Du « Champinelle » et des chansons pour les amoureux de la vie ! Et quelque soit les saisons !  
 
LIDIA 
Notre ami le baladin ne sera pas au bout de ses surprises ! Et maintenant, au travail ! N’oublie pas ton chapeau, Vasile ! (Elle dépose le chapeau sur la tête de Vasile) Ah ! Une dernière chose, rapporte du pain et du lait de la ferme.  
 
VASILE 
Oui, ma chérie.  
 
LIDIA 
Prends aussi des radis, des carottes, des betteraves, des pommes de terre et des cornichons… sans oublier le salami pour le petit déjeuner. Ces jours-ci, nous allons gâter Roberto. Surprise ! Surprise !  
 
VASILE 
Ce sera tout, ma chérie ? 
 
LIDIA, l’entraîne vers la sortie 
Le taxi est arrivé. Dépêche-toi, Vasile !  
 
VASILE, sort 
A plus tard, ma chérie. 
 
LIDIA  
Ne rentre pas trop tard, Vasile ! (Puis se parlant à elle-même) « Que le spectacle commence ! »  
 
Lidia rentre dans la cuisine 
 
FIN DE LA SCENE 1 
 
------------- 
 
ACTE 1 / SCENE 2  
 
LE COMTE, SILVIA, ROBERTO, MIHAI, IULIANA 
 
Quelques heures plus tard… en soirée… 
 
LE COMTE, sort de la chambre, sa canne à la main en compagnie de Silvia 
En route, chère amie ! Où allons-nous au juste ? 
 
SILVIA 
Nous sommes attendus à Iasi, Christophe Rodolphe « et j’en passe ! ». Mes collègues ont préparé des petits fours en votre honneur. Nous allons vous « chouchouter » toute la soirée. Vous ne serez pas déçu du voyage « bel ami » !  
 
LE COMTE, vêtu de son traditionnel peignoir marron 
J’en suis sincèrement très touché. J’avoue qu’une petite pause s’imposait pour moi. Il faut admettre que voyager dans les airs n’est pas de tout repos. A bord de « La Renaissance 2 », nous étions sans cesse confrontés aux turbulences.  
 
SILVIA 
Dommage que vos compagnons de voyage soient restés à bord du zeppelin. Ils vont manquer le meilleur. 
 
 
 
 
LE COMTE 
Quant à moi, ils ne me manquent pas, mais alors pas du tout, pas du tout, pas du tout !!! Bon débarras ! J’ai suffisamment vu leur tronche, ces temps-ci, surtout celle de Sylvestre ! Je me passerai volontiers de ces parasites. La vie en communauté n’est pas de tout repos non plus, ma chère Silvia. Et puis, « chasser le naturel, il revient très vite au galop ». Je suis un être indépendant dans la vie. Je vaque où bon me semble au gré de ma fantaisie, comprenez-vous ? Aussi, pour ne rien vous cacher, je ne pense pas reprendre la course au gré du vent en compagnie de Benoît et de sa clique. S’en est assez pour moi de tous ces voyages dans les airs... j’ai besoin de stabilité dans ma vie… j’ai besoin de m’établir quelque part… je n’ai plus vingt ans… je commence à faire les vieux os… je n’en ai plus pour très longtemps d’ailleurs… 
 
 
SILVIA 
Parfaitement, Monsieur le Comte de la Bouche-En-Biais !  
 
LE COMTE 
Et bien, qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? « N’attendons à demain, cueillons dès aujourd’hui les roses de la vie ! »  
 
SILVIA 
Vous ne vous habillez pas pour sortir en ville ? 
 
LE COMTE 
Qu’insinuez-vous par là, très chère ? Ne suis-je pas suffisamment à votre goût ? 
 
SILVIA, pointe du doigt son peignoir 
Vous ne quittez jamais ces oripeaux, Monsieur le Comte ?  
 
LE COMTE 
Oripeaux, dites-vous ! Oripeaux ! Figurez-vous qu’il s’agit là d’une pièce de collection rarissime datant du siècle dernier que j’ai achetée à un prix en or lors d’une vente aux enchères à Memphis in United State. Ce Peignoir a appartenu au « King » ! Certes, il est vrai que j’ai un mal fou à m’en séparer, mais que voulez-vous, à l’idée de savoir que le « King » a sué de toutes ces entrailles sous ce peignoir, cela me donne du « Peps » pour affronter la vie et les combats de chaque jour. You know, baby ? Après vous ! Allons z’enfants de la patrie ! Le jour de gloire est arrivé ! (Ils quittent la taverne)  
 
 
 
ROBERTO, rentre dans la taverne (coté jardin), son chapeau noir sur la tête 
Ohé, les amoureux de la vie ! Debout tout le monde, réveillez-vous ! Y a t il quelqu’un dans la taverne des bons vins de Roumanywood ?  
Ohé, ohé ! J’arrive de France et j’ai de nombreuses surprises pour vous !  
 
MIHAI, sort de la chambre  
Roberto est arrivé, les amis ! (Puis il chante et danse) « Debout les gars, réveillez-vous ! Il va falloir en mettre un coup ! Debout les gars, réveillez-vous, on part au bout du monde ! »  
 
 
ROBERTO 
Serait-ce toi, Mihai mon ami Mihai, l’enchanteur de la Taverne des Bons Vins ?  
 
MIHAI, le salue majestueusement 
Sois le bienvenu dans notre humble demeure, Roberto !  
 
ROBERTO, le salue majestueusement 
Ravi de te rencontrer en chair et en os, Mihai mon ami Mihai ! Tu es bien plus rayonnant en vrai que sur la photo que m’a envoyée récemment par mail ta chère et tendre épouse Iuliana. 
 
MIHAI, passe derrière le bar  
Puisse ton séjour s’accommoder avec un mois de janvier très doux ! Et maintenant, place aux choses sérieuses ! (Il débouche une bouteille) 
 
 
 
ROBERTO 
Me voilà enfin arrivé à la Taverne des Bons Vins. Ouf ! Ce n’était pas trop tôt !  
 
MIHAI, fait sauté le bouchon de la bouteille, puis rempli 2 verres  
A ta santé, Roberto ! Noroc ! (Il lui tend un verre) 
 
ROBERTO, se saisit du verre  
Levons nos verres à l’amitié et à l’amour !  
 
IULIANA, sort de la cuisine 
Sans oublier la fraternité, Messieurs les poètes! 

ROBERTO, lui fait la révérence et le baisemain 
Voici venu le temps de vivre ! Voici venu le temps d’aimer ! Voici venu le temps de rêver ! Mes hommages, Iuliana !  
 
MIHAI, tend un verre à Iuliana 
Ma chère et tendre épouse nous fera-t-elle l’honneur de trinquer en notre compagnie ?  
 
IULIANA, se saisit du verre 
Certainement, mon petit époux adoré. A ta santé, Roberto !  
 
ROBERTO 
Noroc !  
 
 
 
IULIANA, danse la valse avec Mihai tout en chantant 
« Lorsque les souvenirs essaient  
De me ramener au passé, 
Sur le chemin familier 
Je me reprends à errer »  
(Mihai Eminescu – Lorsque les souvenirs)  
 
MIHAI, chante et danse la valse avec Iuliana 
« Les mêmes étoiles scintillent 
Au dessus de chez toi, 
Comme elles brillaient sur mon émoi 
Quand j’attendais à ta grille. »  
(Mihai Eminescu – Lorsque les souvenirs - suite)  
 
IULIANA  
“La lune monte doucement 
Derrière les arbres épars, 
Comme elle montait dans le soir 
Sur nos tendres embrassements »  
(Lorsque les souvenirs - suite)  
 
MIHAI  
« Nos coeurs échangeaient à jamais  
D’inviolables serments, 
Autour de nous, les lilas blancs 
Jonchaient de fleurs les sentiers.» 
(Lorsque les souvenirs - suite)  
 
IULIANA  
Se peut-il que tant d’amour 
Se soit perdu dans la nuit, 
Alors que l’on entend toujours 
Pleurer les sources de l’infini ? 
(Mihai Eminescu – Lorsque les souvenirs - suite) 
 
MIHAI 
« Alors que la lune poursuit, 
D’arbre en arbre son chemin, 
Alors que tes grands yeux sourient 
D’un regard tendre et câlin ? »  
(Mihai Eminescu – Lorsque les souvenirs – suite et fin)  
 
ROBERTO 
A vos amours, les amis ! « Multumesc ! » pour ce magnifique cadeau que vous me faites ! Puisse cette belle histoire rester gravée à jamais pour l’éternité ! Adieu au vent mauvais ! La Renaissance est en marche !  
 
FIN DE LA SCENE 2  
 
-------------- 
 
ACTE 1 / SCENE 3 
 
ROBERTO, MIHAI, IULIANA, ELENA, LIDIA 
ELENA, sort de l’armoire à ce moment-là, un micro à la main 
Pourrais-je avoir vos premières impressions à chaud, Monsieur Roberto ? 
 
ROBERTO, se saisit du micro 
Petit à petit, j’élaborais le show consciencieusement dans ma chambre. J’avais la ferme conviction qu’un évènement étonnant allait se produire. Je me préparais alors pour une ascension vertigineuse qui devait me conduire jusqu’à la Tavernes des bons Vins de Roumanywood. A l’approche de mon départ, le bonheur emplissait mon âme.  
 
ELENA 
Mais encore ?  
 
ROBERTO 
J’étais vraiment très heureux à l’idée de m’embarquer dans une nouvelle aventure « par delà et là pour » ! J’exultais !  
 
ELENA 
Mais encore, mais encore ?  
 
ROBERTO 
Surexcité, je l’étais tout autant que vous, naturellement. Tout le long du trajet en bus, je chantais en compagnie des travailleurs qui, revenant d’Espagne, s’en retournaient dans leur beau pays natal le coeur chargé d’espoir et de nostalgie. Tout le monde était heureux et à la fois impatient de retrouver sa famille. Un exilé reste un exilé ! Où qu’il aille dans ce monde, il aura toujours en mémoire son lopin de terre, son vieil arbre tordu au milieu et le reflet de la douce lumière du soir près du feu qui réchauffait son père et la troupe entière de ses aïeux. Il en fut de même pour mon père le berger du Hameau de Bucine qui, jadis, s’en alla chercher l’Eldorado loin de sa terre de Toscane.  
 
 
 
IULIANA 
Cela suffit, Madame ! Laissez ce pauvre garçon en paix ! Il a 48 heures de voyage dans les jambes. Il est exténué et il a faim !  
 
ROBERTO 
Vous n’imaginez pas, mes amis, à quel point je rêve de dévorer un vrai repas. Tout le long du voyage, je me suis farci des sandwichs dans les stations services des autoroutes.  
 
MIHAI 
Ne t’en fais pas pour ça, Roberto. Ma chère et tendre épouse t’a préparé un délicieux repas traditionnel. Tu vas apprécier la Mamaliga. Un régal ! Noroc !  
 
IULIANA 
Vasile est rentré de la ferme tout à l’heure le panier chargé de merveilles.  
 
ROBERTO 
En parlant de Vasile… comment se fait-il que Lidia ne soit pas là ?  
 
 
 
ELENA 
Vous permettez que je finisse mon interrogatoire, ma chère Iuliana. Merci.  
 
IULIANA 
Mais enfin, qui êtes-vous, Madame ? Comment connaissez-vous mon prénom ? 
 
ROBERTO 
A qui ai-je l’honneur ?  
 
ELENA 
Je m’appelle Elena. Mon nom ne vous dit peut-être rien, mais je fais partie du personnel chargé de votre sécurité durant votre séjour à Roumanywood.  
 
ROBERTO 
Et moi qui vous avais pris pour une espionne. Toutes ces questions, voyez-vous… Mais non, je plaisante, voyons !  
 
MIHAI, sert un verre à tout le monde 
A la liberté, mes amis ! Vive la révolution ! Noroc !  
 
ELENA 
J’ai encore plusieurs questions à vous poser, Monsieur Roberto.  
 
ROBERTO 
C’est indispensable pour votre enquête, Madame James Bond ? Je plaisante, voyons !  
 
IULIANA 
Vous dérangez notre ami, Madame Elena. 
 
ELENA 
Encore une question et je vous fiche la paix ! Je ne voudrais pas paraître trop dérangeante, voyez-vous.  
 
 
 
ROBERTO 
Naturellement. (Il se saisit du micro) Eh bien, comme je le disais, j’étais surexcité ! Je dirais même plus, j’étais très emballé par cette aventure. Ça oui, je l’étais ! Et donc, l’ascension jusqu’à Roumanywood dura 48 heures. Le bus roulait très vite sur l’autoroute. Ainsi je traversais les frontières les unes après les autres. Mes jambes étaient toutes engourdies. Je n’arrivais pas à fermer les yeux. Mais quand on aime, on ne compte pas les kilomètres qui nous séparent de nos chers et tendres amis ! Pouvoir encore partager ma jeunesse et mes idées, pouvoir rêver à nouveau, pouvoir aimer encore, pouvoir partager des moments d’amitié et rencontrer des sourires d’enfants, c’est cela qui me motivait par dessus tout ! J’étais heureux comme un ange ! Ma vie rayonnait à nouveau. Je ne me souciais guère du futur et du passé, je gouttais à l’instant présent.  
 
LIDIA, sort de la chambre son joli chapeau sur la tête 
Carpe diem !  
 
ROBERTO 
Lidia ! Lidia ! Lidia ! Comment vas-tu ?  
 
ELENA, arrache le micro des mains de Roberto 
Vous tombez bien, Madame Lidia. J’ai plusieurs questions à vous poser. Depuis quand connaissez-vous Roberto et surtout, comment l’avez-vous rencontré ? Est-il exact que ce monsieur est venu faire un stage de théâtre à Roumanywood avec vos élèves. Est-il exact que ce Monsieur… 
 
LIDIA, lui met le doigt sur la bouche et la prend par le bras 
J’ai répondu cet après-midi à vos questions, Madame Elena. Maintenant, circulez, il n’y a plus rien à voir ! (Elle l’entraîne vers l’armoire et l’enferme à l’intérieur) Buna seara, Madame !  
 
FIN DE LA SCENE 3 
 
----------------- 
 
ACTE 1 / SCENE 4 
 
LIDIA, ROBERTO, MIHAI, IULIANA, ANTONETA, VASILE 
 
Iuliana s’assoit sur un tabouret 
 
MIHAI, accourt au devant de Lidia, un verre de vin à la main 
Un petit remontant vous fera le plus grand bien, Lady Lidia. Noroc !  
 
ROBERTO 
Enchanté de faire ta connaissance, Lidia ! Nous avons enfin réussi à dépasser le stade virtuel pour nous rencontrer en chair et en os ! Quelle aventure ! Ton mari n’est pas là ? 
 
LIDIA 
Vasile est allé se coucher. Il reprend son travail demain à l’aube. (Elle prend Roberto par le bras et l’entraîne vers la table) Bon, tu attends quoi pour passer à table, Roberto ? Ensuite, tu vas te coucher. 
 
ROBERTO 
Oui, Maman. 
 
LIDIA 
La journée de demain commence très tôt pour toi aussi.  
 
ROBERTO 
Oui, Maman. 
 
 
ROBERTO 
Mes élèves sont impatients de te rencontrer.  
 
IULIANA 
Les miens aussi.  
 
LIDIA, passe la serviette autour du cou de Roberto 
Je t’ai réservé une délicieuse Mamaliga, Roberto. 
 
IULIANA 
C’est moi qui l’ai préparée avec amour.  
 
 
 
 
 
LIDIA 
Je regrette, c’est moi qui l’ai préparée avec amour.  
 
IULIANA 
Non, c’est moi !  
 
ANTONETA, sort de la chambre 
OBjection, votre honneur, c’est moi qui l’ai préparée avec amour.  
 
ROBERTO 
Mais d’où sors-tu, Antoneta ! Je ne t’ai pas vu arriver.  
 
ANTONETA 
Pendant que Lidia et Iuliana se faisait une beauté dans leur chambre, je préparais la Mamaliga en cuisine.  
 
 
 
MIHAI, fait sauter un bouchon de bouteille 
Disons que tout le monde a mis la main à la pâte. A votre santé, Mesdames !  
 
LIDIA 
Tu n’es pas encore couchée, Antoneta ? Je te rappelle que tu as école demain.  
 
ANTONETA 
Mes élèves sont plus sages que les tiens, Lidia. Ils patienteront en attendant mon retour. (Elle s’assoit à table)  
 
MIHAI, sert leur sert un verre  
Que diriez-vous d’un demi sec pour commencer, Messieurs dames ? 
 
ROBERTO 
C’est parfait, Mihai ! Noroc !  
 
VASILE, sort de la cuisine, tenant un plat dans ses mains 
Chaud devant ! Ecartez-vous du chemin, s’il vous plait ! (Il dépose le plat sur la table et sert la main à Roberto) Comment vas-tu, voyageur ? Ravi de faire ta connaissance !  
 
ROBERTO, sert la main à Vasile 
Lidia m’avait caché qu’elle avait un mari aussi serviable !  
 
LIDIA 
Tu n’es toujours pas au lit, Vasile ?  
 
VASILE 
J’ai décidé d’alléger ton travail, ma chérie. C’est moi qui ferais le service cette nuit. Tu as besoin de repos.  
 
ROBERTO 
A la santé des amoureux ! Noroc !  
 
MIHAI, ROBERTO, IULIANA, ANTONETA, ROBERTO 
Noroc !  
 
 
 
 
 
LIDIA, chante et danse la valse avec vasile 
« Reste, reste près de moi !  
Nul ne t’aime autant que moi 
Et nul mieux que moi ne saurait 
Combler tes souhaits les plus secrets ! » 
(Mihai Eminescu – Reste, reste près de moi !)  
VASILE, chante et danse la valse avec Lidia 
« Dans le clair-obscur des sous-bois, 
Je te donne les airs d’un roi 
Qui plonge au cœur des rivières 
Le regard noir de ses yeux clairs. » 
(Mihai Eminescu – Reste, reste près de moi ! - suite)  
 
LIDIA 
« Dans le grondement de la mer, 
Dans le bruissement des prairies, 
Secrètement je donne vie  
Au pas pressé des cerfs inquiets. » 
(Mihai Eminescu – Reste, reste près de moi ! - suite)  
 
VASILE 
« Et je te vois, soudain ravi, 
Chantonner doucement sans bruit. 
Sur la tache clair de l’eau 
Tu fais glisser ton pied léger. » 
(Mihai Eminescu – Reste, reste près de moi !- suite)  
 
LIDIA 
« Dans le clair de lune étoilé 
Tu vois les lacs s’embrumer, 
Tes années semblent des instants, 
Et les instants semblent des siècles. » 
(Mihai Eminescu – Reste, reste près de moi ! - suite)  
 
VASILE 
« Ainsi me parlait la forêt, 
Penchant sur mon front ses ramées - 
J’écoutais ses appels en difflant 
Et je fuyais à travers champs. » 
(Mihai Eminescu – Reste, reste près de moi ! - suite)  
 
LIDIA 
« Je voudrais l’écouter aujourd’hui, 
Je voudrais tant mais je ne puis. 
Où es-tu mon enfance dorée, 
Où es-tu, où est donc ma forêt ? » 
(Mihai Eminescu – Reste, reste près de moi ! - suite)  
 
ELENA, ouvre la porte de l’armoire à ce moment-là 
Tout se passe comme dans le meilleur des mondes, Monsieur Roberto ?  
 
ROBERTO 
Venez donc vous joindre à nous, Madame Elena.  
 
ELENA 
Non merci. Je ne bois jamais pendant le service. Ces jours-ci, il me faut avoir l’œil sur tout le monde, voyez-vous. N’oubliez pas que j’assure votre sécurité. J’ai des comptes à rendre à Monsieur James Bond, n’est-ce pas. Je vous souhaite une bonne nuit, Messieurs dames ! (Elle referme la porte de l’armoire)  
 
MIHAI 
Vive la révolution !  
 
IULIANA, baille 
Je commence à tomber de fatigue, les amis ! (Elle frappe dans ses mains) Musique, s’il vous plait !  
 
Trois musiciens surgissent et jouent de la musique traditionnelle.  
 
Tout le monde danse, Roberto y compris. 
 
FIN DE LA SCENE 4 
 
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ACTE 1 / SCENE 5 
 
LIDIA, ROBERTO, MIHAI, IULIANA, ANTONETA, VASILE, CARMEN, MIRCEA 
 
Roberto est à table, entouré de ses amis avec qui il partage son repas…  
 
MIRCEA, fait brusquement son entrée, suivi de Carmen 
Où est-il ? Où est le célèbre voyageur qui suit son étoile par delà et là pour ? Où que tu te caches, je te trouverai ! 
 
CARMEN 
Mircea, reste cool ! Ce pauvre garçon a franchi 3 frontières pour venir jusqu’à nous, bravant tous les dangers. Reste cool, je t’en supplie ! Ne le brusque pas !  
 
 
MIRCEA 
Tu permets que je prenne un petit verre, ma chérie ? Ensuite, c’est promis, j’embarque les bagages de ton ami, puis on rentre à la maison. (Il frappe sur le comptoir avec le poing) Ohé ! Tavernier ! Est-il vrai que c’est à la Taverne des Bons vins que l’on sert le meilleur cru de toute la région ?  
 
MIHAI 
Tout ce que vous souhaitez, vous sera donné en abondance, brave monsieur ! Il suffit de cligner des yeux et le tour est joué ! (Il fait sauter un bouchon) Soyez le bienvenu à la taverne des bons vins ! Noroc !  
 
CARMEN 
Ne bois pas trop, Mircea. On reprend la route ensuite.  
 
MIHAI 
Vous n’aurez qu’à prendre le taxi pour rentrer chez vous, Messieurs dames.  
 
MIRCEA 
Excellente idée !  
 
 
 
 
 
CARMEN 
C'est-à-dire qu’on retourne à Piatra Neamt… nous n’avons pas l’intention de revenir à la taverne... on ne peut pas laisser notre auto à l’abandon, Mircea.  
 
ROBERTO, se lève de table, la serviette autour du cou 
Il y a une solution, mes amis ! Vous faites la fête avec nous jusqu’à l’aube, après quoi vous rentrez chez vous.  
 
MIRCEA 
Excellente idée !  
 
CARMEN 
Ce n’est pas possible, Monsieur. Mon mari et moi sommes venus récupérer un ami à la taverne qui doit effectuer un stage de théâtre à Piatra avec mes élèves.  
 
IULIANA 
Roberto n’a pas tout à fait terminé son repas. 
 
ANTONETA 
Il lui reste encore à manger le Sarmalé et la Ciorba.  
 
ROBERTO 
C’est exact. ! Bonsoir Carmen ! Comment vas-tu ? Tu ne me reconnais pas ? Il est vrai que je suis très différent que sur la photo.  
 
CARMEN 
Prends ta valise, on s’en va immédiatement !  
 
 
 
LIDIA, s’interpose 
Un instant, Carmen ! Il n’est pas question que tu l’embarques maintenant. Il doit d’abord remplir sa mission.  
 
ANTONETA 
Tu patienteras comme tout le monde, ma fille.  
 
IULIANA 
Je suis d’accord. A chacun son tour !  
 
ROBERTO 
Désolé, Carmen… je dois respecter scrupuleusement le planning.  
 
LIDIA 
Mes élèves t’attendent Roberto à Tecuci demain matin. Je regrette, mais c’est moi qui passe en premier, ma fille.  
 
MIHAI, entraîne Carmen et Mihai vers la table 
En attendant votre tour, messieurs dames, je vous propose de passer à table.  
 
MIRCEA 
Excellente idée !  
 
CARMEN 
Je te rappelle que tu travailles de très bonne heure, Mircea…  
 
MIRCEA 
Chaque jour suffit à sa peine, ma chérie. Il faut aussi prendre un peu de bon temps dans la vie.  
 
ROBERTO 
Cette nuit, vous pouvez coucher à la taverne.  
 
LIDIA 
Tout le monde ira au lit très tôt, ce soir. Tu finis de manger ta Mamaliga, Roberto et tu vas te coucher illico presto.  
 
ROBERTO 
Oui, maman.  
 
LIDIA 
Toi aussi, Vasile. 
 
VASILE 
Oui, ma chérie.  
 
ROBERTO 
Accorde-nous encore quelques minutes, Lidia. On n’a pas tous les jours la chance d’être réunis en famille.  
 
LIDIA 
Dix minutes seulement. Terminez votre assiette, Messieurs Dames !  
 
TOUT LE MONDE 
Oui, Maman !  
 
MIRCEA 
Ainsi soit-il ! (Il s’adresse à Roberto) ? Je vous dois une fière chandelle. A qui ai-je l’honneur ? 
 
CARMEN 
Je te présente Roberto.  
 
MIRCEA 
Petit cachottier ! C’était donc toi le voyageur ! Ma femme m’a dit que tu poursuivais encore ton étoile. Viens dans mes bras, mon frère ! (Il prend Roberto dans ses bras) Ravi de faire ta connaissance !  
 
MIHAI, tend un verre à Mircea 
A ta santé, mon frère !  
 
IULIANA, aide Carmen de s’asseoir 
Assieds-toi, ma fille ! Prends le temps de vivre !  
 
MIRCEA, prend Roberto à part 
Ma femme m’a dit que tu comptais séjourner plusieurs jours à Roumanywood.  
 
ROBERTO 
Je compte me rendre dans 9 villes pour y effectuer 9 stages. A près Tecuci, je me rendrai à Focsani, puis à Bacau,… 
 
MIRCEA 
Et ensuite à Piatra Neamt, Bistrita, Craiova, etcetera… ma femme m’a mis au courant. (Il fait le va et vient avec Roberto) Surtout, ne dis rien à ma femme… Eh bien, voilà… j’ai pris une semaine de congés… je ne voulais surtout pas manquer l’évènement… Carmen n’est pas au courant. 
 
VASILE, les entraîne vers la table 
Venez manger ! Vous finirez votre conversation à table.  
 
MIRCEA 
Excellente idée !  
 
ROBERTO 
Cela s’arrose, mon ami. 
 
MIHAI, tape sur l’épaule de Mircea 
Venez donc déguster le nouveau cru régional. Il provient d’une grande propriété viticole qu’un étranger vient de prendre en fermage. Notre terre est très riche et très fertile, elle produit un vin de qualité supérieur fabriqué à partir de plusieurs cépages. Le nouveau fermier souhaiterait mélanger tradition et modernité dans le futur. Il voudrait aussi baptiser son vin et en faire une appellation d’origine contrôlée. Nous allons travailler ensemble. 
 
MIRCEA 
Si Dieu le veut !  
Tout le monde fait la ronde bras dessus bras dessous et rentre dans la cuisine en dansant... 
 
FIN DE LA SCENE 5  
 
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ACTE 1 / SCENE 6 
 
LUCIE, SYLVESTRE, EVA, LIDIA, ROBERTO, MIHAI, IULIANA, ANTONETA, VASILE, ELENA, CARMEN, MIRCEA, JULIAN 
 
Tout le monde a disparu dans la cuisine… les musiciens s’arrêtent aussitôt de jouer…  
 
LUCIE, rentre dans l’auberge en tournant les pages d’un agenda, suivi de Sylvestre  
Un instant, je vous prie… alors… voyons voir… la répétition a lieu dans quelques heures… voilà le programme de la journée de demain… ensuite, j’accompagnerai ce monsieur au restaurant…  
 
SYLVESTRE 
Il est minuit passé, Lucie. Chaque jour suffit à sa peine.  
 
LUCIE 
Il faut absolument que je prépare le programme de la journée de demain. Un instant, je vous prie… 
 
SYLVESTRE 
Cela peut attendre, ma petite dame. La vie est belle ! Il faut profiter de chaque seconde comme si c’était le dernier…  
 
 
 
 
LUCIE 
Je regrette, ce soir, j’ai rendez-vous avec le professeur de théâtre.  
 
SYLVESTRE 
C’est donc pour lui que vous m’avez fait venir ici. J’ai quitté in extremis « la Renaissance 2 » pour passer quelques jours à vos cotés contre l’avis du commandant Benoît. Vous pourriez au moins faire un petit effort pour me rendre la vie un peu plus agréable, ma belle hirondelle. Je me très seul ici. Toute la soirée, vous n’avez pas quitté des yeux votre agenda. Pour une fois que je me libère de mes amis pour profiter un peu de la vie en charmante compagnie, il faut que quelqu’un vienne gâcher mon bonheur… pour une fois que j’arrive à me débarrasser de monsieur le Comte et de tutti quanti… Et puis d’abord, qui est ce monsieur ? Que vient-il faire dans cette histoire ? 
 
 
 
LUCIE, le nez collé dans son agenda, prenant des notes 
Il vient de France. Nous devons faire le stage à Focsani ensemble.  
 
SYLVESTRE 
Moi aussi, je viens de France !  
 
LUCIE 
C’est quelqu’un de spécial. Il est très gentil comme garçon. Il aime beaucoup les enfants ! Demain après-midi, je dois l’emmener visiter les caves de Focsani. Nous serons en tête à tête pour causer.  
 
SYLVESTRE 
Moi aussi, j’aime les enfants !  
 
LUCIE 
Il fait du théâtre.  
 
SYLVESTRE 
Moi aussi j’ai joué la comédie dans le passé. En ce temps-là, j’étais facteur dans le midi de la France… à propos, vous saviez que j’ai été facteur ? Je faisais régulièrement la tournée matinale. Ce métier me manque parfois.  
 
LUCIE 
J’adore son grand chapeau noir feutré ! On dirait Zorro, sans le masque et la cape ! Quel look d’enfer ! Il va craquer devant le délicieux Sarmalé que ma maman a préparé rien que pour ses beaux yeux.  
 
SYLVESTRE 
Comment trouvez-vous ma jolie casquette jaune, ma petite dame ?  
 
LUCIE 
Ce gentleman est très cool comme garçon ! Il m’adresse souvent des billets doux par  
internet.  
 
SYLVESTRE 
Moi aussi je suis un mec cool ! Moi aussi, je suis un garçon doux, attentionné, serviable… ok, j’ai compris ! « je compte pour du beurre. » Dites aussi que je ne suis pas assez bien pour vous. Et moi qui rêvait de fonder une famille ! Ce n’est pas demain la veille… c’est plutôt mal parti ! Ohé, vous m’entendez, ma belle hirondelle ?  
 
LUCIE 
Un instant, je vous prie… je reviens… je vais voir s’il est dans sa chambre. Le connaissant comme je le connais, je suis sûre qu’il a un petit cadeau pour moi. (Elle rentre dans la chambre) 
 
SYLVESTRE 
Je viens avec vous, Mademoiselle Lucie. Une femme comme vous a besoin d’une escorte. De nos jours, il faut être prudent lorsqu’on se rend dans la chambre d’un inconnu… et puis, vous pourrirez vous faire agresser dans la cage d’escalier… je ne tiens pas à avoir une victime sur la conscience… (Il rentre à son tour dans la  
chambre)  
 
La musique reprend… Tout le monde ressurgit de la cuisine en dansant... 
 
LIDIA, frappe dans ses mains 
Et maintenant, au lit, les enfants !  
 
ROBERTO 
Je n’ai pas tout à fait terminé mon repas, Lidia. 
 
LIDIA 
Cinq minutes.  
 
MIRCEA 
Le compte à rebours est lancé ! A boire, Tavernier ! A boire !  
 
Tout le monde s’assoit autour de la table… Mihai débouche une bouteille et sert ses convives… 
 
EVA, rentre dans la taverne, habillée en fée, coiffée d’un joli chapeau pointu à plume 
Oyez ! Oyez ! Oyez ! Braves gens de la taverne des bons vins ! Chers amis ! Oyez ! Oyez ! Oyez ! Me voici les bras chargés de pétales de roses magiques ! (Elle grimpe avec légèreté sur la table et balance des pétales de roses à la figure de tout le monde)Embaumez-vous le cœur de pétales de roses ! Plus belle avec elles sera la vie ! Humectez ! Humectez le parfum du doux romantisme ! Que c’est beau la vie !  
 
ROBERTO, se lève d’un bond 
Prends place à nos cotés, Eva ! Il ne nous reste plus que deux minutes à ma montre !  
 
MIHAI, sert un verre de vin à Eva 
Buvez donc ce délicieux vin qui provient de la propriété du fermier, Mademoiselle la fée ! Buvons à l’amitié ! Buvons à notre renaissance ! Nous aurons la nuit pour rêver et le jour pour nous émerveiller ! Prenons le temps de vivre ! Noroc ! 
 
MIRCEA 
Si Dieu le veut !  
 
EVA 
Pour rien au monde je n’aurai manqué ce carnaval ! Comment allez-vous, les amis ?  
Il n’était pas question de thé au lotus ?  
 
ROBERTO 
Ce sera pour plus tard, Eva… pour plus tard… pour la digestion !  
 
ELENA, ouvre la porte de l’armoire et laisse dépasser sa tête 
Une petite question, Mademoiselle Eva, je vous prie : est-il vrai que Roberto doit se  
rendre également à Calarasi pour y célébrer le carnaval dans votre école ?  
 
EVA 
Effectivement, tous les professeurs et les enfants de l’école se sont déguisés pour la circonstance. Une allée de pétales de roses est prévue sur le passage de notre hôte  
bien-aimé.  
 
ANTONETA 
La fée attendra son tour, comme tout le monde.  
ELENA, tend son micro en direction d’Eva 
Silence, je vous prie ! Dites-moi, Mademoiselle la fée, dans quelle circonstance avez-vous rencontré, Roberto ? N’avez-vous pas peur que son comique dévastateur vienne chambouler la vie des enfants de votre petit village ?  
 
EVA 
L’humour de notre joli cœur est sans crainte, Madame. Eh bien, pour ne rien vous cacher, je dirai que je l’ai rencontré par le Biais d’internet. C’est également le cas  
pour toutes les personnes qui sont autour de cette table… du moins je suppose !?  
 
ELENA 
Ne supposez pas, Mademoiselle ! Soyez affirmative !  
 
EVA 
Je pense que oui. 
 
ELENA 
Vous ne pensez pas, Mademoiselle Eva., vous affirmez.  
 
EVA 
Je crois bien... 
 
ELENA 
Vous ne croyez pas non plus… vous en êtes sûre et certaine !  
 
EVA 
Eh bien, puisque vous le dites… 
 
ELENA 
Ce n’est pas moi qui le dis, c’est vous qui le dites. N’oubliez pas que tout ce que vous direz sera retenu à charge contre vous.  
 
EVA 
Je dis la vérité rien que la vérité, Madame. Je le jure. 
 
LIDIA, se dirige vers l’armoire  
Avez-vous d’autres questions, votre honneur ?  
 
ELENA 
Ce sera tout pour ce soir. Je vous remercie, Madame le juge !  
 
LIDIA, lui claque la porte au nez 
Bonne nuit, Madame.  
 
TOUT LE MONDE, lève son verre et boit cul sec 
Vive la révolution !  
 
MIRCEA 
Hip ! Hip ! Hip !  
 
TOUT LE MONDE  
Hourra !  
 
MIRCEA 
Hip ! Hip ! Hip !  
 
TOUT LE MONDE  
Hourra !  
 
LIDIA, frappe dans ses mains 
Et maintenant, tout le monde au lit ! Il se fait tard. Toi aussi, Vasile !  
 
VASILE 
Oui, ma chérie. Hip ! Hip ! Hip !  
 
TOUT LE MONDE 
Hourra !  
 
VASILE 
Hip ! Hip ! Hip !  
 
TOUT LE MONDE 
Hourra !  
 
Tout le monde se lève de table 
 
JULIAN, entre subitement  
Ohé, Antoneta ! Ohé ! Où te caches-tu ma femme ? Antoneta !!!  
 
ANTONETA 
Présente ! C’est pourquoi, mon chéri ?  
 
JULIAN 
Te voilà ma chérie, je te cherchais partout !  
 
ANTONETA 
What do you want, Julian ? Notre fille n’est pas avec toi ? Où est-elle passée ? Rien de grave, j’espère ?  
 
 
 
MIHAI 
A la santé des amoureux ! Noroc !  
 
JULIAN 
« Tu vois, les hirondelles fuient, 
Les feuilles tombent des noyers, 
Les vignes rousses ont gelées, 
Tu ne viens pas, pourquoi, pourquoi ? »  
(Mihai Eminescu – Tu ne viens pas, pourquoi, pourquoi ?) 
 
ANTONETA 
J’allais justement me coucher.  
 
IULIAN, la prend dans ses bras, puis chante et danse la valse avec elle 
« Reviens te glisser dans mes bras, 
Mes yeux ont tant besoin de toi, 
Et mon visage de se sentir 
Contre ton sein de s’y blottir !  
(Mihai Eminescu – Tu ne viens pas, pourquoi, pourquoi ? - suite ) 
 
ANTONETA 
Je n’ai pas le temps, j’ai beaucoup de travail, ces temps-ci. J’organise un stage à  
Galati avec Monsieur Roberto. 
IULIAN, chante et danse la valse avec elle 
Est-ce qu’il te souvient d’autrefois, 
Quand nous allions par champs et bois ? 
Quand je te prenais dans mes bras, 
Tout contre moi, tout contre moi ? » 
(Mihai Eminescu – Tu ne viens pas, pourquoi, pourquoi ? - suite ) 
 
ANTONETA 
Tu m’excuses, chérie, mais j’ai sommeil.  
IULIAN, chante et danse la valse avec elle 
« Il y a des femmes ici-bas 
Dont les regards vous ensorcellent… 
Aussi séduisantes soient-elles, 
Tu es plus qu’elles, tu es toi ! »  
(Mihai Eminescu – Tu ne viens pas, pourquoi, pourquoi ? - suite ) 
 
ANTONETA 
Ta fille est allée se coucher ? Elle a l’école demain matin. 
 
IULIAN, chante et danse la valse avec elle 
« C’est toi qui éclaircis le ciel, 
Souvent troublé, de mes pensées, 
Aucune étoile n’est plus belle, 
Ô mon amour, ma bien-aimée ! »  
(Mihai Eminescu – Tu ne viens pas, pourquoi, pourquoi ? - suite ) 
 
ANTONETA 
As-tu donné à manger au chien, mon chéri ?  
 
IULIAN, chante et danse la valse avec elle 
« L’automne doucement s’éteint, 
Les feuilles jonchent les chemins, 
Les champs brusquement se sont tus, 
Tu ne viens pas, tu ne viens plus ? 
(Mihai Eminescu – Tu ne viens pas, pourquoi, pourquoi ? – suite et fin ) 
 
ANTONETA 
En mon absence, tu penseras à arroser les fleurs du balcon, mon chéri ? 
 
LIDIA, frappe dans ses mains 
Au lit, tout le monde !  
 
FIN DE LA SCENE 6 
 
-------------- 
 
 
ACTE 1 / SCENE 7 
 
LUCIE, EVA, LIDIA, ROBERTO, MIHAI, IULIANA, ANTONETA, VASILE, ELENA, CARMEN, MIRCEA, JULIAN, MARIA, BETTY, MICHEL, GEGE CHERIE, ELENA 
 
 
 
 
 
BETTY, surgit avec un gros singe en peluche dans les bars 
Cool la vie, tout le monde ! (Elle remarque les pétales de roses sur le sol qu’elle pousse délicatement avec le pied tout en tournant plusieurs fois sur elle-même) Maman ! Papa ! Regardez ! Le sol est recouvert de pétales de roses ! C’est la fête ! C’est génial ! (Elle bondit dans tous les sens avec son singe qu’elle balance en l’air)  
 
MICHEL, entre dans la taverne en compagnie de Maria 
Ne commence pas à courir partout, Betty ! N’oublie pas ce que Papa t’a dit à la maison. Tu te comportes comme une grande fille. Tu restes avec nous, tu ne t’enfuis pas.  
 
MARIA 
Ta fille veut juste s’amuser un peu.  
 
MICHEL 
Tu connais ta fille, Maria : plus tu lui donnes de l’espace et plus elle en veut. Ta fille n’est jamais rassasiée. Un jour ou l’autre, on va la retrouver à 10 000 kilomètres d’ici. L’autre jour, elle a fugué de la maison. On l’a  
retrouvé à l’autre bout de la ville.  
 
MARIA 
Ne t’en fais pas pour elle, Michel, Betty est une grande fille, elle sait parfaitement ce qu’elle fait.  
 
MICHEL 
En France, tu ne laisses jamais un enfant sans surveillance. C’est beaucoup trop dangereux dans la rue. On ne sait jamais sur qui on tombe ?  
 
MARIA 
Nous ne sommes pas en France, Michel. Tout le monde connaît Betty. 
 
BETTY, ramasse des pétales de roses qu’elle balance sur Michel et sur Maria 
C’est cool ! Je vais m’éclater !  
MARIA, une cigarette à la main 
Un cendrier, s’il vous plait !  
 
 
 
BETTY, balance les pétales de roses sur Maria 
Fais un vœu, Maman, ça va te porter chance !  
 
MARIA 
Qu’attends-tu pour aller dire bonjour à Roberto, ma fille ? 
 
BETTY, continue de lui balancer des pétales de roses 
Fais un vœu, papa ! Ferme tes yeux !  
 
MICHEL, recouvert de pétales de roses 
Tu es terrible, ma fille ! Regarde à quoi je ressemble maintenant.  
 
MARIA 
Tu ressembles à un gros bouquet de roses, Michel.  
 
BETTY 
Tu es trop mignon, Papa ! Allez ! Allez ! Fais un vœu !  
 
MICHEL 
Ça ne m’amuse pas du tout, Betty, mais alors pas du tout ! Bon, très bien, je vais faire un vœu. (Il ferme les yeux) 
 
BETTY 
C’est quoi ton vœu, papa ?  
 
ROBERTO, s’approche de Betty 
Ce n’est plus un vœu si Papa te dit son vœu, Betty. Bonsoir, les amis ! Salut Betty !  
 
 
 
BETTY 
Tu n’as pas ta canne avec toi, Roberto ?  
 
ROBERTO 
Tu dois sûrement me confondre avec quelqu’un d’autre !? 
 
BETTY 
Je t’ai vu en photo sur Internet. Tu tenais une canne à la main. 
 
ROBERTO 
Ah, je vois… tu veux parler de la canne de Monsieur le Comte. Il m’arrivait autrefois de lui emprunter, mais plus maintenant… je me suis séparé de Monsieur le Comte il y a quelques temps. Je ne supportais plus son sale caractère à vrai dire. 
 
MARIA 
Bon débarras !  
 
ROBERTO 
C’est exactement cela, Maria : « moins je vois Monsieur le Comte et mieux je me porte. » Et puis, à l’heure qu’il est il est, Christophe Rodolphe « et j’en passe » est déjà très loin. Aux dernières nouvelles, il voyageait à bord de « La Renaissance 2 » en compagnie de Sylvestre. Ces gens appartiennent au passé maintenant.  
 
BETTY 
J’aime bien ton grand chapeau noir, Roberto. Prête-le moi, s’il te plait ?  
 
MICHEL, ouvre les yeux 
Laisse son chapeau tranquille, Betty !  
 
MARIA 
Ta fille veut juste s’amuser un peu.  
 
MICHEL 
Tu connais Betty, elle va encore faire des bêtises.  
 
BETTY, dépose le singe dans les bras de Roberto  
Je t’échange mon singe contre ton chapeau. Tu ne lui fais pas de mal, c’est promis ?  
 
ROBERTO, dépose le chapeau sur la tête de Betty 
C’est d’accord, Betty ! Prends-en soin, j’y tiens comme la prunelle de mes yeux ! Ok ?  
 
Betty danse avec le chapeau  
 
MARIA 
Y a-t-il un cendrier ici ?... ma cendre de cigarettes va tomber. 
 
VASILE, accourt rapidement avec un cendrier à la main 
En principe, on ne fume pas dans la taverne, Madame. 
 
MARIA 
C’est la dernière cigarette. J’arrête de fumer ensuite. 
 
LIDIA 
Il faut que tu ailles te coucher, Roberto. Il faut que tu sois en grande forme pour demain matin, mes élèves comptent sur toi pour que tu assures le show de bout en bout. 
 
ANTONETA, MARIA, IULIANA, CARMEN, EVA 
Les miens aussi !  
 
LUCIE, sort de la chambre, son agenda sous le bras  
Et les miens aussi ! Mes élèves sont impatients de vous rencontrer, Monsieur, en particulier Florin qui rêve de faire du théâtre.  
 
ROBERTO 
Lucie ! Lucie ! Lucie ! (Il lui fait le baisemain) Quelle surprise !  
 
LUCIE, ouvre son agenda  
Les répétitions commencent demain après-midi à 16 h. Mais avant cela, nous avons rendez-vous avec la directrice du théâtre de Focsani pour définir ensemble la date de la représentation…  
 
LIDIA 
Tu veux dire après demain, Lucie. Demain, je garde Roberto avec moi toute la journée.  
 
ROBERTO 
Accorde-moi encore 2 minutes, Lidia, je t’en prie. Quant à toi, Lucie… 
 
LUCIE, le nez collé dans son agenda 
Oui, Monsieur. 
 
ROBERTO 
Cesse de m’appeler Monsieur, je te prie. 
 
LUCIE, le nez collé dans son agenda 
Oui, Monsieur. 
 
ROBERTO 
Tu me parleras du programme devant une bonne bière. 
 
LUCIE, le nez collé dans son agenda 
Le soir, vous dormirez à l’hôtel. Mon élève viendra vous récupérer en matinée après le petit déjeuner, Monsieur... 
 
ROBERTO 
Tu peux me tutoyer, Lucie.  
 
LUCIE, le nez collé dans son agenda 
Ensuite, dans l’après-midi, on ira déguster du vin dans les caves de la région…  
 
MIHAI, lui tend un verre 
Vous trinquez en notre compagnie, Mademoiselle Lucie ?  
 
LUCIE 
Non merci, je ne bois jamais dans l’exercice de mes fonctions.  
 
GEGE CHERIE, fait subitement son entrée en chantant 
« C’est moi, c’est moi, c’est moi Gégé Chérie !  
C’est moi, c’est moi, c’est moi qui arrive en amie ! C’est moi, c’est moi Gégé chérie, j’arrive de Galati ! »  
 
BETTY, qui porte le chapeau noir sur la tête, se dirige vers Gégé chérie et la prend par la main, puis chante et danse avec elle 
« C’est vraiment toi, c’est vraiment toi Gégé Chérie ? 
C’est toi vraiement toi Gégé chérie qui arrive de Galati ? »  
ROBERTO, prend Betty par la main et danse et chante 
« C’est elle, c’est elle, c’est elle Gégé Chérie ! » 
 
GEGE CHERIE, se saisit du chapeau qu’elle pose sur sa tête 
« J’ai un cadeau pour toi, Roberto, mon grand ami ! » 
 
LIDIA, prend Gégé Chérie par le bras, chante et danse 
« Tu lui offriras son cadeau demain matin, Gégé Chérie. Suis-moi, je t’ai réservé une chambre, tu passes la nuit ici. » 
 
ROBERTO, se saisit du chapeau 
Un instant, Lidia ! Puisque que vous voilà toutes enfin réunies,Moi aussi j’ai un cadeau à vous remettre de la part de Miss Maryl. (Il fait apparaître un foulard dans le chapeau qu’il remet à Lidia) Je commence par toi, Lidia. (Il fait apparaître d’autres foulards dans le chapeau qu’il distribue) Celui-là est pour toi, Gégé Chérie… le troisième foulard est pour Lucie… le quatrième est pour…  
 
ELENA, ouvre la porte de l’armoire 
Le quatrième est pour moi !  
 
ROBERTO, se dirige vers elle pour lui remettre un foulard 
Voilà pour vous, Madame Elena.  
 
ELENA, passe le foulard autour du cou 
Cette nuit, je fermerai les yeux sur votre activité, Monsieur Roberto.  
 
LIDIA, lui ferme la porte au nez 
Bonne nuit, Madame ! 
 
ROBERTO, fait apparaître d’autres foulard dans son chapeau  
Et voici un cinquième foulard pour Carmen… le sixième foulard est pour Maria… le septième est pour Iuliana… le huitème est pour Eva… le neuvième est pour… à qui est destinée le neuvième foulard ?  
 
MIHAI, fait sauter un bouchon 
Hip ! Hip ! Hip !  
 
TOUT LE MONDE 
Hourra !  
 
FIN DE LA SCENE 7  
 
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ACTE 1 / SCENE 8 
 
LUCIE, SYLVESTRE, EVA, LIDIA, ROBERTO, MIHAI, IULIANA, ANTONETA, VASILE, ELENA, CARMEN, MIRCEA, JULIAN, MARIA, BETTY, MICHEL, GEGE CHERIE, ELENA, LE COMTE, SILVIA 
 
LIDIA, frappe dans ses mains 
Extinction des feux ! La fête est terminée ! Tu continueras ta conversation une autre fois, Roberto. (Elle pousse tout le monde vers la chambre) Bonne nuit, Messieurs dames ! 
 
MARIA, quitte les lieux, accompagnée de Betty et de Michel 
Au lit, les enfants ! Bonne nuit, Roberto !  
 
Maria, Betty et Michel quittent les lieux... 
 
ROBERTO 
A demain, les amis ! Faites de beaux rêves ! (Il s’apprête à rentrer dans la chambre) 
 
SYLVESTRE, sort de la chambre et tombe nez à nez avec Roberto 
Ohé, ohé ! Lucie ! Lucie ! Où vous cachez-vous ma belle hirondelle ? (Il tombe nez à nez sur Roberto) Ça par exemple ! Ne me dites pas que c’est vous, Roberto ?  
 
ROBERTO 
Sylvestre ? Quelle surprise ! Que faites-vous là ? 
 
SYLVESTRE 
J’accompagne Mademoiselle Lucie dans tous ses rendez-vous. Je lui assure sa sécurité, c’est temps-ci. Voyez-vous un mal à cela, Roberto ? 
 
ELENA, ouvre la porte de l’armoire et tend le micro 
Est-il exact que vous avez fui « La Renaissance 2 » sans prévenir le commandant de bord et les passagers ?  
 
SYLVESTRE 
Lorsqu’ils s’en rendront compte, ils seront déjà loin d’ici, Madame Elena.  
 
ELENA 
Comment savez-vous qui je suis, Monsieur Sylvestre ? 
 
SYLVESTRE 
C’est mon petit doigt qui me l’a dit ! A mon tour de vous retourner la même question, ma petite dame ?  
 
ELENA 
Toutes les personnes qui côtoient Roberto de près où de loin sont sous haute surveillance. Ma réponse vous satisfait-elle ?  
 
La porte de l’armoire se referme 
 
SYLVESTRE 
L’essentiel dans cette histoire, c’est que je puisse respirer en paix ! Miss Maryl n’est pas avec vous, Roberto ?  
 
ROBERTO 
Elle est restée à la maison.  
 
LIDIA 
Monsieur Sylvestre ! Cela fait bien longtemps… 
 
SYLVESTRE, lui fait le baisemain 
Bonsoir Lidia ! C’était à bord de la Salamandre si ma mémoire est bonne.  
 
LIDIA 
Notre dernière rencontre remonte à l’été dernier. Roberto peut en témoigner. 
 
ROBERTO, lève le doigt 
A Francophilbourd très exactement. Dans le Jardins des Délices ! 
 
LIDIA, pince la joue de Sylvestre 
Monsieur le coquin a la mémoire qui flanche maintenant ?  
 
SYLVESTRE 
Que suis-je bête ? Mais bien sûr ! Ce fut une balade merveilleuse !  
 
LIDIA 
Je vous présente mon mari Vasile. 
 
VASILE 
Soyez le bienvenu à la Taverne des Bons vins, Monsieur l’ex facteur.  
 
SYLVESTRE 
Vous connaissez mon pedigree ?  
 
VASILE 
Les lecteurs ne peuvent pas se passer de Monsieur Sylvestre dans les aventures fantastiques de Roberto. J’ai suivi vos exploits dans la presse. 
 
ANTONETA, fait une révérence à Sylvestre 
Je m’appelle Antoneta.  
 
SYLVESTRE 
Mes hommages, Madame ! 
 
JULIAN 
Comment allez-vous, Matelot ? Je suis Julian, son mari. 
 
MIHAI, lui sert un verre à Sylvestre 
A la santé de Monsieur Sylvestre ! Noroc !  
 
IULIANA, fait une révérence à Sylvestre 
Mihai l’enchanteur est mon mari. Ravi de vous retrouver, Monsieur l’ex facteur ! On s’est rencontré dans le jardin des délices l’an passé. 
 
SYLVESTRE, lui fait le baisemain 
Naturellement que je me souviens de vous, Iuliana « F» comme « Fraternelia » !  
 
GEGE CHERIE, fait une révérence à Sylvestre 
Gégé chérie pour les intimes !  
 
SYLVESTRE, lui fait le baisemain avec insistance 
Mes hommages, Gégé chérie !  
 
GEGE CHERIE 
J’ai beaucoup apprécié votre randonnée pédestre sur le mont Kilimandjaro et la façon dont vous vous êtes défendu face à Moir le léopard. Vous étiez en grande forme, ce jour là !  
 
SYLVESTRE 
Reconnaissez que je suis indispensable dans cette aventure, Gégé Chérie. (Il lui fait tendrement le baisemain) 
 
GEGE CHERIE 
« Indispensable », le mot est léger ! Je dirai plutôt que vous êtes un élément « clé » dans cette histoire sans fin. Je remercie le ciel de vous avoir mis sur ma route !  
 
LUCIE, frappe sur l’épaule de Sylvestre 
C’est l’heure de partir, Monsieur Sylvestre.  
 
MIRCEA, fait une accolade à Sylvestre 
Salut mon frère ! Comment vas-tu ? Mircea, pour te servir ! Ma femme m’a raconté tes exploits autour du monde, en particulier ton voyage au Québec. Yann Hesse le farceur t’en a vraiment fait baver des ronds de chapeau,  
 
SYLVESTRE 
J’ai fini par lui régler son compte à ce petit chenapan.  
 
CARMEN, se saisit du bras de Mircea  
Le taxi est arrivé, Mircea. Allons-y ! Désolé, Sylvestre, nous travaillons de bonne heure. Bonne nuit tout le monde !  
 
Carmen entraîne Mircea vers la sortie 
 
SYLVESTRE, s’adressant à Lidia 
Alors, comme ça, vous dirigez une colonie de vacances, ma petite dame.(Sylvestre fait le baisemain à toutes les dames) Mesdames, je suis très enchanté de me trouver parmi vous ! C’est un honneur pour moi ! Admettez, Messieurs, que la vie serait morose sans la présence des  
femmes.  
 
LUCIE, tape sur l’épaule 
Vous voulez bien me raccompagner chez moi, Monsieur Sylvestre ? 
 
SYLVESTRE 
Un instant, ma belle hirondelle, je finis de trinquer avec mes amis.  
 
ROBERTO 
Je ne me souviens pas vous avoir invité, Sylvestre. J’espère que vous aviez une bonne raison pour fuir le zeppelin ? 
 
SYLVESTRE 
Je vous trouve très désagréable, Roberto. Que voulez-vous que je vous chante ? Je ne supportais plus la tronche de Monsieur le Comte.  
 
ROBERTO 
Cela tombe bien, moi non plus.  
 
LE COMTE, rentre, suivi de Silvia, sa canne à la main  
Bon débarras !  
 
SYLVESTRE, qui n’a pas remarqué sa présence 
Je ne supportais plus la tronche de cet idiot ! 
 
LE COMTE 
Moi non plus.  
 
SYLVESTRE 
Je n’ai eu aucun mal à m’en séparer.  
 
LE COMTE 
Moi non plus.  
 
SYLVESTRE 
Je ne regretterai pas cet idiot. 
 
LE COMTE 
Moi non plus.  
 
SYLVESTRE 
Adieu Monsieur le Comte de la Bouche-En-Bééééééé ! 
 
LE COMTE, lui tire l’oreille 
De la Bouche-En-Biais, Monsieur Sylvestre ! De la Bouche-En-Biais, Biais, Biais, Biais, Biais ! Nom d’une pipe ! Combien de fois faudra-t-il vous le dire ? Ce n’est pourtant pas si difficile à prononcer. 
 
SYLVESTRE 
Ça par exemple ! Mais l’on dirait que Monsieur le Comte de la Bouche-En-Biais, Biais, Biais, Biais, Biais est dans les parages ? Monsieur le Comte ne peut toujours pas se passer de son facteur adoré ?  
 
LE COMTE 
Hors de ma vue, parasite !  
 
SYLVESTRE, plonge sous la table 
Sauve qui peut, le fauve est lâché ! Nos oreilles vont chauffer !  
 
LE COMTE 
Suffit !  
 
SILVIA 
Laissez-le donc en paix, Christophe Rodolphe et j’en passe ! Ce pauvre homme ne vous a fait aucun mal.  
 
LE COMTE 
Tavernier ! J’ai soif !  
 
MIHAI, sert un verre à Monsieur le Comte 
Bonsoir Monsieur le Comte ! Voilà pour vous, Monsieur le Comte !  
 
LE COMTE 
J’ai un petit service à vous demander, Mihai : débarrassez-vous de ce parasite, s’il vous plait. Je ne peux plus me rendre quelque part sans qu’il me colle au derrière.  
 
SILVIA, qui tend la main 
Pauvre Monsieur Sylvestre ! Prenez ma main. Avec moi, vous serez en sécurité.  
 
SYLVESTRE 
Ce type est un fou furieux, il faut le faire enfermer.  
 
LE COMTE, le menace avec sa canne 
Dehors, Monsieur ! Je ne veux plus jamais vous revoir ! Adieu !  
 
SILVIA, protège Sylvestre 
Je vous interdis de frapper sur mon ami Sylvestre !  
 
LE COMTE 
J’ai un compte à régler avec lui. Ecartez-vous de mon chemin ! 
 
SILVIA 
Mais où est donc passé cet homme jadis aimable et romantique  
Qui me faisait rêver tendrement sous les néons près d’un portique ?  
 
LE COMTE 
« Les années sont passées en nuages pressés, 
Qui glissent sur les plaines et jamais ne reviennent. » 
(Mihai Eminescu – Les années sont passées)  
 
SILVIA 
Mais où sont donc passée votre jeunesse et votre gentillesse antique ?  
Où est passé cet homme qui me chantait de beaux et doux cantiques ? 
 
LE COMTE, s’agenouille 
« Je n’ai plus aujourd’hui la moindre émotion 
A entendre les contes, devinettes, chansons 
Qui apaisait le front de l’enfant que j’étais, 
Comprises à moitié, à moitié devinées,  
Et les ombres sur moi descendent vainement, 
Mystérieux instant où le soir répand. » 
(Mihai Eminescu – Les années sont passées - suite)  
 
SILVIA 
Je ne supporte plus vos mauvaises manières et vos cruels mimiques. Redressez-vous, mon bel ami ! J’en ai plus qu’assez de tout ce cirque !  
 
LE COMTE, agenouillé 
« Redonner un instant une voix au passé, 
Que mon cœur à nouveau se reprenne à frémir, 
En vain je m’y essaie, rien ne sort de ma lyre. » 
(Mihai Eminescu – Les années sont passées - suite)  
 
SILVIA 
Vous n’êtes qu’un lâche, un pauvre idiot sous vos airs pathétiques 
Qui n’a plus d’envie ni ne daigne plus faire un geste sympathique.  
 
LE COMTE, agenouillé 
« Dans le flou du lointain ma jeunesse est perdue 
Et la voix douce et pure de jadis s’est tue, 
Le temps croît et gronde sous mes pas… je décrois. »  
(Mihai Eminescu – Les années sont passées – suite et fin)  
 
Le Comte s’écroule sur le sol … 
Un nuage de fumée envahit la taverne…  
 
(Le rideau se ferme) 
 
FIN DE LA SCENE 8 
 
FIN DE L’ACTE 1 
 
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ACTE 2 / SCENE 1  
 
BOGDAN, ANDREEA, BUTTERFLYGIRL, ROBERTO, LIDIA 
 
En début de matinée… tout le monde est endormi… on entend le ronflement d’Elena dans l’armoire. La grande table a été débarrassée… 
 
Soudain, un grand chevalet apparaît au milieu de la pièce sur lequel repose une grande toile bleue 
 
BOGDAN, sort de la toile, un pinceau à la main 
Nous sommes arrivés, Andreea !  
 
ANDREEA, sort de la toile à son tour, un pinceau à la main 
Que devons-nous peindre exactement ?  
 
BOGDAN 
La femme du conteur va nous le dire. Patience, Andreea… 
 
ANDREEA 
Ce n’est pas la peine, Bogdan, elle n’est pas venue avec nous.  
 
BOGDAN, jette un coup d’œil dans la toile 
Je n’ai tout de même pas rêvé ? Elle est rentrée dans la toile avec nous tout à l’heure.  
 
 
 
 
ANDREEA 
Que veux-tu que je te dise ? Elle n’est pas là, elle n’est pas là ! Voilà tout ! Tu ne vas pas en faire un plat ! Reste cool, mon ami.  
 
BOGDAN 
Ok, j’ai compris !… nous sommes livrés à nous-même. Zut alors ! Que fait-on ? Tu as une idée, Andreea ? 
 
Le chevalet disparaît du lieu comme par magie 
 
ANDREEA 
Jusqu’à présent, tu as voulu mener la barque tout seul, n’est-ce pas ? Alors, débrouille toi ! C’est ton problème !  
 
BUTTERFLYGIRL, sort de l’armoire, sous les traits d’un papillon violet à tâches dorées 
Cool la vie, les dessinateurs ! Cool la vie ! Tout va bien se passer !  
 
BOGDAN, se blottit dans les bras d’Andreea 
C’est quoi cette grosse chose, Andreea ?  
 
ANDREEA 
Cela s’appelle un papillon, andouille !  
 
BUTTERFLYGIRL, porte une bague étincelante au doigt qui brille de mille feux 
Je suis Butterflygirl ! La femme du conteur m’a chargée de vous réceptionner. Celle-ci est trop occupée ces temps-ci. Elle prépare sa valise pour effectuer un grand voyage intergalactique en compagnie du conteur à bord du voilier de l’espace. Comment allez-vous ? 
 
ANDREEA 
Eh bien… comment dire ?… cela pourrait aller mieux !  
 
BOGDAN 
Votre bague est géniale, Butterflygirl !  
 
BUTTERFLYGIRL 
« Apparaître et disparaître, tel est son pouvoir ! » 
 
ANDREEA, touche les ailes du papillon violet 
J’aimerais tellement avoir des ailes comme vous, Butterflygirl !  
 
BUTTERFLYGIRL 
Encore faut-il faire partie de la Légende des Compagnons Balladins, Mademoiselle Andreea. Beaucoup de personnes sont appelés, mais très peu sont élus. Il faut beaucoup de temps pour reconnaître ses véritables amis dans la vie. Il y a des signes qui ne trompent pas comme la loyauté par exemple ! La vérité finit toujours par se savoir. Pour le moment, vous n’êtes qu’au début de votre apprentissage, mes amis. Nous saurons dans quelques mois si oui ou non vous ferez partie de la Légende. Un sourire ou une flatterie ne suffisent pas à convaincre. Seuls les actes comptent ! Or, souvent, les apparences sont trompeuses. Selon la loi du Maître des Mondes : « tout acte de générosité à l’égard de l’humanité doit être dénué d’intérêt ! » Et tout acte entraîne des conséquences, n’est-ce pas ? On récolte ce que l’on sème. D’autres avant vous ont tenté leur chance, mais au fil des jours, ils s’est avéré qu’ils n’avait pas le profil de l’emploi.  
 
ANDREEA 
Je ne comprends pas très bien.  
 
BUTTERFLYGIRL 
La découverte ou l’ignorance.  
 
BOGDAN, tape du pied 
Et maintenant, on fait quoi exactement, Butterflygirl ?  
 
BUTTERFLYGIRL 
On Oeuvre pour l’éternité, mon jeune ami. Voilà tout ! Cela requiert une grande sagesse, mais surtout une grande patience. Paris ne s’est pas fait en un jour, n’est-ce pas ? (Puis elle s’envole)  
 
BOGDAN 
Nous ne sommes pas plus éclairés.  
 
Des feuilles de dessin tombent du ciel 
 
ANDREEA 
Vois-tu ce que je vois, Bogdan ? Des feuilles de dessin qui viennent tout droit du ciel ! Est-ce un signe du destin ?  
 
BOGDAN, le ramasse 
Evrika ! On va dessiner ! Qu’en dis-tu, Andreea ? On va dessiner !  
 
ANDREEA 
Eh bien voilà ! Tu as fini par comprendre le but de ta mission, mon ami.  
Ils s’assoient tous les deux à coté de la cheminée pour dessiner, puis disparaissent du lieu comme par l’effet d’une baguette magie 
 
ROBERTO, sort de la chambre à cloche-pied tout en mettant les lacets d’une chaussure 
C’est l’heure du branle-bas de combat, les enfants ! J’arrive !  
 
LIDIA, sort de la chambre avec un plateau sur lequel repose une tasse de café, des biscuits, une bouteille de lait, de la confiture, une pomme, une orange, des tartines de pains 
On file dans 5 minutes, Roberto. Je viens d’appeler le taxi ! Prends ton déjeuner, dépêche-toi ! (Elle dépose le plateau sur la table puis enfile sa veste et son chapeau)  
 
ROBERTO, fait son lacet à cloche-pied 
Accorde-moi une seconde, Lidia, le temps que je mette les lacets de ma chaussure.  
 
LIDIA, s’approche de la fenêtre 
Je n’avais pas de thé ! Tu bois du café ?  
ROBERTO, met son lacet 
Ne t’en fais pas, je ne bois du thé qu’en soirée. C’est parfait pour le café, merci bien ! 
 
LIDIA, regarde par la fenêtre 
Enfile ton blouson en vitesse, le taxi est arrivé ! (Elle se saisit de la pomme et de l’orange) Ce matin, tu prendras des vitamines. Tu mangeras un repas équilibré ce midi. Vite ! Il faut y aller ! Tu boiras du café à l’école.  
 
ROBERTO, entraîné par Lidia, prend la sortie à cloche-pied tout en mettant ses lacets,  
Oui, Maman.  
 
LIDIA, à voix haute 
Roberto arrivent, mes enfants !  
 
FIN DE LA SCENE 1 (Acte 2) 
 
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ACTE 2 / SCENE 2  
 
BETTY, MARIA, SYLVESTRE, LE COMTE, MICHEL, ELENA 
 
Betty, sort de la chambre en courant, son gros singe sous le bras 
Cette taverne est trop cool, Papa !  
 
MICHEL, suivi de Maria 
Ne cours pas, Betty, tu vas tomber ! Tu écoutes ce que je te dis ?  
 
MARIA 
Laisse la donc s’amuser un peu, Michel.  
 
MICHEL 
Tu connais ta fille, elle va mettre le cayon partout.  
 
BETTY  
Je suis une grande fille, Papa.  
 
MARIA, s’assoit au bar 
Personne est là pour nous servir le petit déjeuner ?  
 
MICHEL 
Il y a du café sur la table.  
 
BETTY 
Il y a aussi des tartines de pains et de la confiture, Maman. C’est cool !  
 
MICHEL 
N’y touche pas, Betty ! C’est peut-être à quelqu’un ?  
 
SYLVESTRE, sort de la chambre 
Bonjour tout le monde ! La vie est belle ?  
 
MICHEL, se sert un café 
Tu attends quoi pour dire bonjour à Monsieur Sylvestre, Betty ? 
 
BETTY 
Bonjour Sylvestre !  
 
SYLVESTRE 
Bonjour ma petite dame !  
 
BETTY 
J’adore ta casquette ! T’es trop cool avec !  
 
SYLVESTRE 
Crois-moi, petite, elle en a vu du paysage ! 
 
 
 
BETTY 
Je te l’échange contre mon grand singe.  
 
MICHEL 
Laisse le facteur tranquille, Betty ! Va jouer dans la cour, s’il te plait !  
 
BETTY, sort 
Ce n’est pas cool, Papa, mais alors pas cool du tout !  
 
SYLVESTRE, se sert une tasse de café 
Ex facteur !  
 
ELENA, sort de l’armoire, le micro à la main qu’elle tend à Sylvestre 
Votre métier vous manque un petit peu, Sylvestre ?  
 
SYLVESTRE, se saisit du micro 
Il me manque beaucoup, ma petite dame ! A l’époque, je menais la belle vie ! J’étais tranquille, j’étais pénard. L’été, je me la coulais douce sous les oliviers. J’avais mon pied à terre dans le midi de la France. Je faisais tranquillement ma tournée matinale et toutes les femmes m’aimaient. J’étais la coqueluche du village. J’existais en ce temps-là !  
 
ELENA 
L’oisiveté est mère de tous les vices. Vous savez ce qui vous reste à faire, mon brave.  
 
Elena rentre dans l’armoire 
 
LE COMTE, sort de la chambre 
En ce temps-là, Monsieur Sylvestre colportait des ragots sur mon compte dans tout le voisinage. Je ne vous dis pas comme mes oreilles sifflaient. Cela m’était insupportable… mes oreilles sifflaient… à tel point que j’en faisais de l’allergie. Je ne souhaite à personne de vivre pareil calvaire. 
 
SYLVESTRE 
Ce matin, je n’ai encore rien dit sur vous, Monsieur le Comte de la Bouche-en-Biais, Biais, Biais…  
 
LE COMTE 
Qu’attendez-vous pour me servir un verre, parasite ?  
 
SYLVESTRE 
Ce n’est pas marqué « Serveur » sur mon front. 
 
LE COMTE 
Silence ! Asseyez-vous !  
 
 
 
SYLVESTRE 
Je m’assois si je veux. 
 
LE COMTE 
J’ai dit : asseyez-vous !  
 
SYLVESTRE, empoigne le compte par le col 
Je fais ce que je veux, vous n’avez pas d’ordres à me donner.  
 
LE COMTE 
Lâchez-moi, parasite !  
 
SYLVESTRE, le secoue 
Tu sais ce qu’il te dit le parasite ? Hein ? Tu sais ce qu’il te dit le parasite ? 
 
LE COMTE 
Non, mais je vais le savoir. 
 
MICHEL, entraîne Maria vers la sortie 
Viens, Maria, on va prendre l’air frais ! Je n’ai pas envie d’assister à la scène de ménage. Je n’aime que la douceur dans ce monde ! (Il sort avec Maria)  
 
LE COMTE 
Je compte jusqu’à trois, Sylvestre… un… deux…  
 
LUCIE, entre, l’agenda sous le bras 
Monsieur Sylvestre ! Monsieur Sylvestre ! Le professeur est arrivé ! J’ai rendez-vous avec lui cette après-midi.  
 
LE COMTE 
Une charmante dame vous a sonné, Sylvestre. Si j’étais vous, je me comporterai en gentleman. Oui, mais voilà, vous n’êtes pas moi. 
 
SYLVESTRE, le lâche 
Je sais parfaitement me comporter en gentleman.  
 
LE COMTE 
Prouvez-le !  
 
SYLVESTRE, lâche le Comte 
Vous avez de la chance, Monsieur le Comte… vous avez de la chance que je ne vous flanque pas mon poing dans le pif.  
 
LE COMTE, ricane 
Cause toujours... cause toujours !  
 
SYLVESTRE 
Je ne me salirai pas les mains pour vous.  
 
LE COMTE, se sert un verre de vin 
A vos amours, Sylvestre !  
 
SYLVESTRE 
C’est ce qu’on va voir.  
 
LE COMTE 
Noroc !  
 
 
 
SYLVESTRE 
Tu vas voir ce que tu vas voir… tu vas voir si Monsieur Sylvestre n’est pas un gentleman… Tu vas voir ce que tu vas voir…  
 
LUCIE, tape sur l’épaule de Sylvestre 
Vous avez entendu ce que j’ai dit tout à l’heure, Sylvestre ?... le professeur de théâtre est arrivé ! C’est super cool ! Il va donner un cours à mes élèves aujourd’hui. Qu’en pensez-vous ? C’est cool, non ?  
 
SYLVESTRE, s’agenouille devant elle 
« Hors des vagues du temps, mon amour, tu surgit, 
Tes bras blancs sont de marbre et tes longs cheveux blonds,… » 
(Mihai Eminescu – Hors des vagues du temps)  
 
LUCIE 
Relevez-vous, voyons, vous allez salir votre pantalon !  
 
SYLVESTRE, se relève, la prend dans ses bras et danse avec elle 
« Tes joues ont la couleur de la cire jaunie, 
Et de tendres douleurs y tracent leurs sillons.  
De ton sourire si doux tu caresses mes yeux,… » 
(Mihai Eminescu – Hors des vagues du temps - suite)  
 
LUCIE 
« Ce mec est terrible ! Ce mec est «To much !» What a wonderfulworld !  
 
SYLVESTRE 
« Femme entre les étoiles, étoile entre les femmes, 
Penché sur ton épaule, ton visage est heureux, 
Le bonheur me sourit mais il pleure dans mon âme. »  
(Mihai Eminescu – Hors des vagues du temps - suite)  
 
LUCIE, s’écarte de lui brusquement 
Hélas, je ne vais pas pouvoir lui consacrer trop de temps. Je dois corriger les devoirs de mes élèves. (Elle fait le va et vient dans la salle en réfléchissant)  
 
SYLVESTRE, la suit  
« Comment donc t’arracher à l’insondable nuit, 
Te prendre contre moi, mon bel ange chéri,  
Et poser sur ta joue mon visage, en pleurant,… » 
(Mihai Eminescu – Hors des vagues du temps - suite)  
 
LUCIE, se parlant à elle-même 
Ce mec a un cœur en or ! Je ne peux tout de même pas l’abandonner. Eh bien soit, s’il me désire, il n’a qu’à me faire la cour.  
 
SYLVESTRE, continue de suivre Lucie 
« Aspirer ton haleine de mes baisers ardents,  
Saisir ta main de glace et, pour la réchauffer,  
La prendre sur mon cœur et la poser, tout près. »  
(Mihai Eminescu – Hors des vagues du temps – suite et fin)  
 
Sylvestre se saisit de sa main et s’agenouille devant elle 
 
LUCIE, se parlant à elle-même 
Ne fais pas l’idiote, voyons ! Que penserait le voisinage s’il te voyait au bras de ce mec ?… Oh, après tout, cela ne regarde que moi ! Cependant, il y a un « hic » ! Son grand chapeau noir me dérange !  
 
SYLVESTRE, se relève 
Mais enfin, Lucie ! C’est quoi cette histoire de chapeau noir ?  
 
ROBERTO, surgit rapidement à cloche-pied, tout en mettant ses lacets 
Bonjour les amis ! Ah ! Vous voilà Lucie ! Le stage de Tecuci est terminé ! Le temps de mettre mes lacets et d’avaler un morceau et je suis à vous. (Il lui fait le baisemain) Enchanté !  
 
LUCIE, retire rapidement sa main 
Attention ! Quelqu’un nous regarde ! Bon, je vous préviens, nous sommes en retard… la directrice du théâtre nous attend… après le théâtre, on va directement à l’école… ensuite, on rentre chez moi pour dîner… ma mère a préparé un délicieux Sarmalé… vous aimez la polenta ?  
 
ROBERTO 
J’adore la polenta, Lucie !  
 
LUCIE, sort un portable de sa poche 
J’appelle un taxi.  
 
VASILE, sort de la cuisine avec une soupière, suivi de Mihai 
La « Ciorba » de Monsieur Roberto est servie ! Prends place à table, s’il te plait ! Lidia m’a téléphoné, elle ne rentrera pas pour déjeuner.  
 
ROBERTO, s’assoit 
Comment allez-vous, Monsieur le Comte ? Vous vous plaisez à Roumanywood ?  
 
LE COMTE, prend la sortie, le verre à la main 
Décidément, on ne peut plus vivre en paix dans ce monde !  
 
VASILE, sert la soupe à Roberto 
Mange ta soupe, Roberto, elle va refroidir !  
 
ROBERTO 
Oui, papa !  
 
SYLVESTRE 
Je me demande « quelle mouche l’a piquée », celui-là ? J’ai failli lui coller mon poing dans le pif tout à l’heure.  
 
ROBERTO 
Il a sans doute le mal du pays !? Bonne appétit, Sylvestre ? Vous ne mangez pas ?  
 
SYLVESTRE 
Je ne trouve pas l’appétit, ces temps-ci. (Il rentre dans la chambre)  
 
VASILE, sert la soupe à Roberto  
Mange ta soupe, Roberto, elle va refroidir ! (Il lui retire son chapeau) On retire son chapeau quand on est à table.  
 
MIHAI, surgit du jardin en faisant sauter un bouchon de bouteille 
Un petit verre, Roberto ?  
 
ROBERTO, mange rapidement sa soupe avec une grosse cuillère  
En principe, je ne bois pas quand je vais à l’école.  
 
MIHAI, sert un verre à Roberto 
Je viens de croiser le fermier, il n’avait pas l’air en forme.  
 
ROBERTO, mange sa soupe rapidement 
Le fermier ? Ah oui, tu veux parler de l’étranger… eh bien, pas de chance pour toi, Mihai, c’est temps-ci, tout le monde a le mal du pays.  
 
LUCIE, range son portable et se saisit du bras de Roberto 
Le taxi est arrivé ! On s’en va !  
 
ROBERTO 
Je n’ai pas terminé ma soupe, Lucie.  
 
LUCIE, pose son agenda sur la table, se saisit de la soupière et quitte l’auberge 
Prenez votre cuillère, vous finirez votre soupe en route !  
 
Ils quittent les lieux rapidement… 
 
FIN DE LA SCENE 2 (Acte 2) 
 
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ACTE 2 / SCENE 3 
 
SYLVESTRE, VASILE, MIHAI, MICHEL, MARIA 
 
SYLVESTRE, sort de la chambre 
Ohé, Lucie ! Ohé ! Je viens d’avoir une idée ! Je vous emmène au cinéma !  
 
MIHAI 
Lucie vient justement de partir avec Roberto.  
 
SYLVESTRE 
Comment cela, avec Roberto ? Elle n’a rien à faire avec lui. 
 
VASILE, l’entraîne vers la table 
C’est juste le travail qui l’appelle. Soyez sans crainte. 
 
SYLVESTRE 
Voilà que ma belle hirondelle s’intéresse à Roberto, maintenant ! Bon sang de bonsoir ! Que suis-je venu faire dans cette galère ? Je commence vraiment à regretter le zeppelin de Benoît.  
 
VASILE 
Je vous propose de goutter à ma Ciorba maison, Sylvestre.  
 
SYLVESTRE 
Je n’ai pas faim. 
 
VASILE 
Asseyez-vous !  
 
SYLVESTRE 
Je n’ai pas envie de m’asseoir.  
 
MIHAI 
Accompagné d’un bon vin de Moldavie, ça va descendre tout seul dans le gosier.  
 
SYLVESTRE 
Je n’ai pas soif. 
 
MIHAI 
Si vous ne le faites pas pour moi, faites-le au moins pour ce pauvre fermier. Il vient de racheter la propriété… il faut bien qu’il gagne sa vie. Faites-lui honneur, Sylvestre. Cet homme est adorable. Vous allez l’adorer. C’est quelqu’un de bien. Son cœur est rempli d’amour. Et puis, lui aussi, il vient de France… allez, ne vous faites pas prier, facteur. 
 
SYLVESTRE, s’assoit 
J’aime bien quand vous m’appeler facteur. J’ai l’impression de revivre. 
 
VASILE, sert la soupe à Sylvestre 
Bon appétit, facteur ! Ma femme sera ravie !  
 
SYLVESTRE, se saisit de la louche et dévore sa Ciorba 
J’ai retrouvé ma faim, dirait-on !? 
 
MIHAI et VASILE, lèvent le verre en même temps et trinquent 
Noroc !  
 
SYLVESTRE 
Votre fermier vient de France, dites-vous. D’où exactement ?  
 
MIHAI 
Je crois bien qu’il vient du midi de la France comme vous !? Vous voyez, facteur, tout vous rapproche… vous allez l’aimer, j’en suis sûr !  
 
SYLVESTRE, lève son verre 
C’est vraiment cool ! Noroc !  
 
MICHEL, rentre dans la taverne, suivi de Maria 
Ce n’est pas que, les enfants… pourrais-je savoir à quelle heure Roberto vient faire son stage à Bistrita. Ce n’est pas que… mais je suis pressé…  
 
MARIA, entre à son tour, une cigarette à la main 
Un peu de patience, Michel. Un cendrier, s’il vous plait !  
 
MICHEL 
Ma patience a des limites, Maria. Va chercher ta fille, on s’en va sur le champ.  
 
MARIA 
Je l’ai envoyée faire une course.  
 
MICHEL 
Je te rappelle que Betty a seulement 9 ans et toutes ses dents.  
 
MARIA 
Elle est allée acheter des pantoufles.  
 
MICHEL 
Des pantoufles ? Pourquoi faire ?  
 
MARIA 
J’ai remarqué que Roberto avait du mal à enfiler ses baskets, ses lacets sont trop longs.  
 
MICHEL 
Que veux-tu qu’il fasse avec des pantoufles ? 
 
MARIA 
Il ne s’embêtera plus avec ses lacets. Ce sera plus pratique pour lui, Michel. Un cendrier, s’il vous plait ! 
 
MICHEL 
Ok, ok, je n’ai rien dit ! C’est toi qui vois ! Tu penses que ça va lui plaire des pantoufles ?  
 
VASILE, accourt avec un cendrier à la main 
Voilà pour vous, Maria ! En principe, on ne fume pas dans la taverne. 
 
MARIA, écrase son mégot de cigarette dans le cendrier 
C’est la dernière.  
 
Vasile range le cendrier 
 
MICHEL 
A quelle heure Roberto revient à la taverne ?  
 
SYLVESTRE 
Il n’est pas prêt de revenir maintenant qu’il a enlevé ma belle hirondelle. 
 
MARIA, rallume une cigarette 
Qui cela ? 
 
SYLVESTRE 
Je me suis parfaitement compris, ma petite dame. Et puis, il ne faut pas chercher à comprendre. Il n’y a plus rien à comprendre. Heureusement que je me suis fait un nouvel ami. Je me sentirai moins seul comme ça. (Il lève son verre) A la santé de mon futur ami le fermier ! Je me consolerai avec lui ! Une fille de perdue, c’est 10 copains qui reviennent ! A ta santé, fermier ! A notre amitié sincère !  
 
FIN DE LA SCENE 3 
 
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ACTE 2 / SCENE 4 
 
MICHEL, MARIA, SYLVESTRE, BOGDAN, VASILE, MIHAI, MIRCEA, ANTONETA, IULIANA, BUTTERFLYGIRL 
 
Sylvestre déjeune tranquillement…  
 
MIRCEA, rentre rapidement dans l’auberge  
Où est le voyageur qui suivait son étoile ? Je viens prendre sa valise. 
 
ANTONETA, sort de la chambre, accompagnée de Iuliana 
Un peu de patience, Mircea. « Tout vient à point à qui sait attendre ! » 
 
IULIANA 
A chacun son tour, matelot ! 
Antoneta et Iuliana s’assoient au bar… 
 
MIRCEA 
Justement, Mesdames… justement… c’est bientôt mon tour. (Il se frotte les mains) Roberto se rend ce soir à Piatra Neamt. Ma femme et ses élèves l’attendent, sans oublier Mademoiselle la pianiste.  
 
ELENA, ouvre la porte de l’armoire 
Que vient faire la pianiste dans cette histoire, Monsieur Mircea ?  
 
MIRCEA 
Roberto a l’intention de monter une comédie musicale. Nous devons respecter scrupuleusement le timing.  
 
BOGDAN, apparaît devant la cheminée, une feuille de dessin dans une main et dans l’autre une plume 
Le mari de ma prof dit la vérité, madame ! Et moi, j’ai de magnifiques dessins à lui remettre.  
 
MIRCEA 
Merci de prendre ma défense, Bogdan.  
 
ELENA, tend le micro à Bogdan 
Vous voulez bien parler dans le micro, jeune homme. Votre témoignage sera précieux. Depuis quand connaissez-vous Roberto ? 
 
BOGDAN 
Depuis 2 ans. J’ai illustré plusieurs de ses aventures fantastiques.  
 
ELENA 
Sinon… mis à part dessiner… avez-vous d’autres projets pour Roberto ? 
 
BOGDAN 
J’ai prévu de faire son portrait.  
 
ELENA 
Pensez-vous vraiment que ce soit une bonne idée que celle de lui renvoyer son image ? Son numéro de guignol ne passe pas inaperçu. 
 
BOGDAN 
A l’école des beaux arts de Piatra, nous ne faisons pas de la caricature, Madame le juge. Nous exprimons un art ancestral que nous revendiquons avec amour et passion. Monsieur Roberto est le bienvenu !  
 
BUTTERFLYGIRL, surgit des airs 
Monsieur Roberto apprécie beaucoup la « Touch » de Bogdan et reconnaît son talent. C’est pour cette raison qu’il fait régulièrement appel aux services de Bogdan. Roberto apprécie tout particulièrement l’originalité de ses dessins.  
 
ELENA, lui tend le micro 
Puis-je savoir qui vous êtes, Mademoiselle le papillon ? D’où sortez-vous et que venez-vous faire dans cette histoire ? Vous ne figurez pas sur la liste des invités. 
 
BUTTERFLYGIRL, se sait du micro 
Je suis Butterflygirl ! Peu importe qui suis-je, où vais-je et dans quel état j’erre ! Mon job consiste uniquement à superviser les travaux de Bogdan.  
 
MIRCEA lui fait le baisemain 
Mes hommages, Butterflygirl ! Merci de prendre la défense de l’élève de ma femme.  
 
 
BUTTERFLYGIRL 
Quant à son numéro de guignol, ce n'est pas très cool pour lui. Derrière le masque du clown blanc se cache un homme plein de tendresse. L’homme ne fait pas semblant d’œuvrer au coté des enfants. Ce n’est pas l’argent qui le motive, pas plus que la gloire. Il appartient simplement à une race d’artistes qui œuvre pour le sourire de la Joconde. A travers elle, toute l’humanité en dépend. Chaque jour, des hommes et des femmes s’emploient à restaurer de véritables valeurs pour le plus grand bonheur des enfants. L’amour n’a pas de prix, Madame, pas plus qu’un sourire d’enfant ne s’achète avec des bonbons. Le véritable voyage est intérieur ! La Joconde sera toujours là pour le rappeler. La Renaissance est en marche ! Ce sera tout pour aujourd’hui, Madame Elena, Bogdan doit poursuivre son œuvre avec la bénédiction des anges. 
 
ELENA 
Je vous remercie, Bogdan. Vous pouvez disposer. (Elle referme la porte de l’armoire) 
Bogdan disparaît du lieu comme par magie… Butterflygirl s’envole…  
 
MIRCEA 
Si Dieu le veut !  
 
MICHEL 
Je regrette, Mircea, mais ma femme a des pantoufles à remettre à Roberto. 
 
MARIA, allume une cigarette 
On lui offrira les pantoufles plus tard, Michel… ça ne presse pas… reste cool !  
 
VASILE, sert le café à Iuliana et à Antoneta 
Un petit café, Mesdames ? 
 
ANTONETA 
Volontiers, merci. 
 
IULIANA 
De quelles pantoufles s’agit-il exactement ?  
 
MARIA 
Betty est partie les acheter en ville. 
 
MICHEL, fait les cent pas 
Ta fille attend quoi pour revenir ?  
 
MARIA 
N’angoisse pas autant, Michel. Betty est une grande fille.  
 
MICHEL 
Je n’angoisse pas, Maria, je veux seulement rentrer à la maison. J’espère que Betty retrouvera le chemin jusqu’à la taverne.  
 
FIN DE LA SCENE 4 
 
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ACTE 2 / SCENE 5 
 
MICHEL, MARIA, SYLVESTRE, JULIAN, VASILE, MIHAI, MIRCEA, ANTONETA, IULIANA, EVA, GEGE CHERIE 
 
MARIA 
Un cendrier, s’il vous plait !  
 
JULIAN, entre 
Bonjour tout le monde ! Ce sera un café bien serré pour moi, Tavernier ! Tu es encore là, Antoneta ?  
 
ANTONETA 
J’attends mon tour, Julian.  
 
GEGE CHERIE, sort de la chambre en chantant 
« C’est moi, c’est moi, c’est moi Gégé Chérie !  
C’est moi, c’est moi, c’est moi qui arrive en amie ! 
C’est moi, c’est moi Gégé chérie, j’arrive de Galati ! »  
 
MIHAI, chante et danse avec elle, bras dessus, bras dessous 
« C’est vraiment toi, c’est vraiment toi Gégé Chérie ? 
C’est toi, vraiment toi, Gégé chérie, qui arrive de Galati ? »  
 
IULIANA, prend Mihai par le bras et chante et danse avec lui 
« C’est elle, c’est elle, c’est elle Gégé Chérie ! » 
 
GEGE CHERIE, se saisit du chapeau qu’elle pose sur sa tête 
« J’ai un cadeau pour Roberto, mon grand ami ! » 
Hello les amis ! Roberto n’est pas encore arrivé ? J’ai un cadeau à lui remettre. 
 
VASILE 
Il s’est rendu à Focsani cet après-midi. Il ne va pas tarder à faire son retour.  
 
MIHAI 
Je vous sers un petit verre, Gégé chérie ? 
 
GEGE CHERIE 
Non merci. Je ne vais pas pouvoir l’attendre. Je passe un examen aujourd’hui. Je lui remettrai son cadeau à Galati. 
 
ANTONETA 
Roberto sera très occupé à Galati. Le stage avec mes élèves lui prendra beaucoup d’énergie. Vous le rencontrerez une autre fois.  
 
GEGE CHERIE 
Je souhaiterais l’inviter chez moi pour lui présenter mon mari.  
 
MIRCEA 
Votre mari attendra son tour, Gégé Chérie ! Dès que Roberto arrive, je l’embarque avec moi.  
 
IULIANA 
Roberto se rendra d’abord à Craiova.  
 
EVA, sort de la chambre 
Après quoi, il se rendra à Calarasi.  
 
ANTONETA 
Et ensuite, il vient chez moi.  
 
MARIA 
Il viendra d’abord récupérer ses pantoufles à Bistrita.  
 
GEGE CHERIE 
Vous saluerez Roberto de ma part. Bonne journée, tout le monde ! (Elle sort) 
 
MARIA 
Un cendrier, s’il vous plait ! Ma cendre va tomber. 
 
VASILE, apporte un cendrier à Maria 
En principe, on ne fume pas dans la taverne. 
 
MARIA, écrase son méga 
C’est la dernière cigarette pour aujourd’hui.  
Vasile range le cendrier ensuite. 
 
MIHAI 
Je vous sers un petit verre, Mademoiselle Eva ? 
 
EVA 
Non merci, je dois partir. Je donne un cours dans 5 minutes. Bonne journée, Messieurs dames. (Elle sort) 
 
 
 
MICHEL 
Tu es certaine que Roberto appréciera les pantoufles, Maria ?  
 
MARIA, rallume une cigarette 
Elles sont en laine de mouton, Michel. 
 
MICHEL 
J’ignorais qu’on fabrique de la laine de mouton par ici ? 
 
MARIA 
C’est un pur produit des carpates. Un cendrier, s’il vous plait ! 
 
MICHEL 
Tu veux lui offrir également un cendrier ? Que veux-tu qu’il en fasse ?  
 
MIHAI 
Ce n’est pas pour Roberto, c’est pour votre femme.  
 
MICHEL 
Ma femme n’a pas besoin d’un cendrier. A la maison, il y en a un dans toutes les pièces.  
 
MIRCEA 
La mienne m’a chargé de récupérer sa valise. 
 
MICHEL 
Une valise, pourquoi faire ? 
 
MARIA, écrase son mégot de cigarette dans le cendrier  
Mircea veut offrir une valise à sa femme.  
 
MIRCEA 
Que racontez-vous là ? Ma femme n’a pas besoin de valise. 
 
IULIANA 
A la place de la valise, offrez-lui plutôt un cendrier.  
 
MIRCEA 
Que voulez-vous qu’elle en fasse ? Ma femme ne fume pas. 
 
ANTONETA 
Un cendrier, c’est très esthétique !  
 
MIRCEA 
N’insistez pas. 
 
IULIANA 
Et pourquoi ne pas lui offrir des pantoufles en laine de mouton. 
 
MARIA 
Pas question, Michel ! Les pantoufles sont pour Roberto. 
 
MICHEL 
Il se contentera du cendrier.  
 
MARIA 
C’est trop tard, Michel, Betty est allée lui acheter ses pantoufles.  
 
ANTONETA, prend la sortie 
Je vais prendre un peu l’air. Je repasserai plus tard. Bonne après-midi, Messieurs dames ! Mes amitiés à Roberto ! Et surtout, qu’il n’oublie pas notre rendez-vous à Galati.  
 
JULIAN 
Je t’accompagne, Antoneta. (Il sort également) 
 
IULIANA, rentre dans la cuisine 
Quant à moi, je retourne aux fourneaux.  
 
FIN DE LA SCENE 5 
 
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ACTE 2 / SCENE 6 
 
MIHAI, LUCIE, EVA, SILVIA, LE COMTE, CARMEN, MIRCEA, MICHEL, MARIA, ROBERTO, SYLVESTRE, ELENA, LIDIA, VASILE 
 
ROBERTO, rentre dans la taverne à cloche-pied tout en mettant ses lacets 
Re-bonjour, les amis ! Le temps de mettre mes lacets et je suis à vous. La vie est belle, Sylvestre ? 
 
SYLVESTRE 
Pas vraiment ?  
 
 
 
 
ROBERTO 
Vous n’avez pas une bonne mine, en effet. Le mal du pays, sans doute !? 
 
ELENA, ouvre la porte de l’armoire 
Peut-on savoir ce que vous faisiez cette après-midi en compagnie de Lucie ?  
 
ROBERTO 
Je suis allé au théâtre avec Lucie ; ensuite nous nous sommes rendus à l’école pour faire connaissance avec ses élèves. Pourquoi cette question ? 
 
ELENA 
Levez la main droite, Roberto, et dites : « je le jure ! »  
 
ROBERTO, lève la main droite 
Je le jure !  
 
Elena referme la porte de l’armoire 
 
SYLVESTRE 
Ok, je vous crois, Roberto. (Il lui indique du doigt le chapeau) Vous pouvez récupérer votre chapeau.  
 
ROBERTO, lui saute au cou 
Merci d’avoir veillé sur mon chapeau, sylvestre. Vous êtes un gentleman !  
 
SYLVESTRE, se saisit de l’agenda de Lucie  
Vous êtes bien le seul à le penser. (Il sort) 
 
ROBERTO, remet ses lacets 
Décidément, ils ont tous le mal du pays par ici.  
 
MARIA 
Je te verrais bien avec des pantoufles, Roberto. Ce serait plus pratique pour toi.  
 
ROBERTO 
Des pantoufles ? Pourquoi faire ? 
 
MIRCEA 
Salue mon ami le voyageur ! Je suis venu récupérer ta valise. 
 
ROBERTO 
Quelle valise ? Je n’ai pas de valise.  
 
MIRCEA, l’entraîne vers la sortie 
C’est parfait, on s’en va !  
 
ROBERTO 
Un instant, Mircea, je n’ai pas fini de mettre les lacets.  
 
MICHEL 
Tu mettras les pantoufles de ma femme à la place.  
 
MARIA 
Betty est allée les acheter à Bistrita.  
 
MICHEL 
A Bistrita, dis-tu ? C’est de la folie ! Je te signale que c’est à 1000 kilomètres d’ici. Elle n’est pas prête de revenir à la taverne ! C’est de la folie ! (Il entraîne Maria avec lui) A l’heure qu’il est, ta fille doit certainement nous attendre sur le palier de la porte. On rentre à la maison ! C’est de la folie ! De la folie ! De la folie !  
 
Ils sortent par le jardin…  
 
LE COMTE 
Permettez-moi de vous offrir un verre, Mademoiselle Eva.  
 
EVA 
Avec joie !  
 
LE COMTE, l’invite à s’asseoir au bar 
Prenez place au bar, je vous prie.  
 
MIHAI 
Vous êtes déjà de retour, Mademoiselle Eva ?  
 
EVA 
J’étais en avance sur mon cours de français. Il aura lieu à l’heure du goutter. En attendant, j’accepte de prendre un petit verre… mais alors un soupçon… je ne tiens pas à être « pompette » devant mes élèves. 
 
MIHAI, sert Eva et Monsieur le Comte 
Tout va comme vous le souhaitez, Monsieur le Comte ?  
 
LE COMTE 
Le mal du pays disparaît peu à peu.  
 
MIHAI 
Une chance pour la taverne des bons vins. Vous êtes un client sérieux pour notre affaire, que je ne saurais me passer de vous. 
 
LE COMTE 
Je vous demanderai de rester discret sur notre affaire tant que la chose ne sera pas rendue officielle, Mihai. Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tuée.  
 
 
 
MIHAI 
Certainement, Monsieur le Comte, certainement. A votre santé !  
 
LE COMTE et MIHAI, trinque 
Noroc !  
 
EVA 
Tout compte fait, je vais m’avancer sur le chemin de l’école. Bonne soirée, Messieurs !  
 
LE COMTE 
Vous permettez que je fasse un bout de chemin à vos coté, Mademoiselle Eva ? J’aime contempler la vigne sous le coucher du soleil.  
 
Ils sortent 
 
LIDIA, surgit 
Bonjour Mihai !  
 
MIHAI 
Bonjour Lidia ! La vie est belle ?  
 
 
 
LIDIA 
Le stage a été magnifique ! Roberto s’est très bien comporté avec mes élèves. Tout le monde était très heureux. Nous avons réussi à dépasser la barrière du langage. Heureusement que mes élèves parlaient anglais, ce qui facilitait considérablement les rapports entre eux. Je ne vous cacherai pas que Roberto a eu du mal à nous quitter ensuite. Mais dites-moi, mon mari est toujours ici ?  
 
VASILE, sort de la cuisine 
Je suis là, ma chérie !  
 
LIDIA 
Je viens te récupérer, Vasile. Prends ta valise, on rentre à la maison.  
 
VASILE 
Et moi qui commençais à me sentir très bien à la taverne des bons vins.  
 
LIDIA 
Hélas, toutes les bonnes choses ont une fin. Allons-y !  
 
VASILE 
Adieu, l’enchanteur !  
 
LIDIA 
Une dernière chose, Mihai… lorsque vous verrez Roberto, faites-lui savoir qu’il sera toujours le bienvenu à Tecuci.  
 
MIHAI, accompagne Lidia et Vasile devant la porte 
Rentrez bien chez vous, mes amis !  
 
Lidia et Vasile quittent les lieux 
 
CARMEN, entre, coté jardin, suivie de Mircea 
Tu aurais pu au moins me prévenir, Mircea.  
 
MIRCEA 
J’ai pris une semaine de congés pour t’alléger la tâche, ma chérie. Roberto est un gros poids pour toi. Tu n’aurais jamais pu le gérer toute seule, comprends-tu ? Ce garçon est tellement volubile. Je voulais te ménager. 
 
CARMEN 
Tu ne manques pas de toupet. Je me serai parfaitement débrouillée sans toi.  
 
MIRCEA 
Je pensais que ça te ferait plaisir, Carmen. 
 
CARMEN 
Laisse-moi tranquille !  
Carmen et Mircea entre dans la chambre…  
 
SILVIA, entre, suivi du Comte 
Votre comportement a été exécrable, cette nuit.  
 
LE COMTE 
Je vais tout vous expliquer, Silvia. 
 
SILVIA 
Vous n’avez rien à m’expliquer, Christophe Rodolphe. C’est fini entre nous !  
 
LE COMTE 
Je vous demande pardon, Silvia. Plus jamais je ne recommencerai… 
 
SILVIA 
Fichez-moi la paix ! (Elle rentre dans la cuisine, suivie du Comte)  
 
LUCIE, entre, coté jardin 
Ohé, Sylvestre ! Êtes-vous là ? J’ai quelque chose d’important à vous dire, mon ami. Ohé, Sylvestre ! Ohé !  
 
MIHAI 
Monsieur Sylvestre a quitté la taverne il y a cinq minutes. Que lui voulez-vous, Lucie ?  
 
 
LUCIE 
J’ai quelque chose de très important à lui dire.  
 
MIHAI 
Vous ne choisissez pas le moment idéal, Lucie. Ce pauvre homme n’est pas du tout dans son assiette en ce moment. 
 
LUCIE 
Monsieur Sylvestre ne va pas bien ?  
 
MIHAI 
Il a un gros chagrin.  
 
LUCIE 
Je ne l’avais pas remarqué. Pauvre garçon ! J’espère qu’il s’en remettra.  
 
MIHAI 
Je vous propose de repasser plus tard.  
 
LUCIE 
Je ne serai plus là dans une heure.  
 
MIHAI 
Dois-je lui communiquer un message de votre part ?  
 
LUCIE 
Vous direz à Monsieur Sylvestre qu’il me rejoigne sur le quai de la gare de Focsani. Au revoir ! Ce fut un plaisir de vous avoir rencontré, Mihai l’enchanteur. Mes amitiés à votre dame. (Elle sort)  
 
 
 
FIN DE LA SCENE 6  
 
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ACTE 1 / SCENE 7 
 
ANTONETA, JULIAN, ROBERTO, LIDIA, MIHAI, IULIANA, SILVIA, BETTY, MIRCEA, CARMEN, SYLVESTRE 
 
Mihai s’agenouille derrière le bar pour ranger des bouteilles  
 
ANTONETA, surgit, suivie de Julian 
Roberto n’était pas content, mais alors pas content du tout, Julian ! Alors qu’il était sensé faire un stage de théâtre en français avec tous les élèves de Roumanywood, ceux-ci s’adressaient à lui en anglais. C’est inadmissible !  
 
JULIAN 
It’s amazing !  
 
ANTONETA 
C’est le comble !  
 
JULIAN 
Yes, I know, baby! I know !  
 
ANTONETA 
Tu penses que Roberto a été déçu ?  
 
JULIAN, lui sert un verre 
I’m sorry for you, baby ! Do you like wine, Baby ?  
 
 
 
 
 
ANTONETA 
Je ne pense pas qu’il reviendra à Roumanywood !?  
 
JULIAN, lui tend un verre de vin 
Probabely or not probabely, that’s a big question ?  
 
ANTONETA 
Notre fille aurait pu faire un petit effort en français devant sa mère et son père. 
 
JULIAN 
She’s a bad girl !  
 
ANTONETA 
Je suis en colère !  
 
 
 
JULIAN 
No woman no cry ! No woman no cry !  
Antoneta sort par le jardin le verre à la main, suivie de Julian 
 
SYLVESTRE, entre, suivi de Iuliana 
Je n’en peux plus, Iuliana ! Je n’en peux plus ! Pas moyen de mettre la main sur elle.  
 
IULIANA 
Cool la vie, Sylvestre ! Cool la vie !  
 
SYLVESTRE 
Comment voulez-vous que j’arrive à rester cool en pareille circonstance ?  
 
IULIANA 
A mon avis, vous vous faites du mauvais sang pour rien. Mon petit doigt me dit que  
Lucie vous reviendra très bientôt.  
 
SYLVESTRE 
L’espoir fait vivre.  
 
IULIANA 
Tôt ou tard, Lucie s’apercevra que vous étés un gentil facteur.  
 
SYLVESTRE 
Ne m’appelez plus jamais facteur, s’il vous plait ! Il y a bien longtemps que je n’exerce plus ce métier. De toute façon, plus personne ne veut de moi dans ce monde.  
 
IULIANA 
Vous ne vous rendez pas compte de la chance que vous avez de pouvoir voyager.  
 
SYLVESTRE 
J’en ai assez de voyager ! J’en ai assez de rouler ma bosse au gré du vent ! « Pierre qui roule n’amasse pas mousse ! » Aujourd’hui, j’ai l’impression de n’avoir rien construit du tout. J’ai l’impression de ne servir à rien...  
 
IULIANA 
Vous pourriez reprendre votre métier de facteur. Lucie serait ravie de l’apprendre.  
 
SYLVESTRE 
Où voulez-vous que j’exerce mon métier, personne ne voudra de moi dans le Midi de la France ? Il y a bien longtemps que les habitants de Maison-du-Bois doré m’ont oublié. Aujourd’hui, je ne suis plus que l’ombre de moi-même.  
 
IULIANA 
Il n’y a pas que dans le Midi de la France que l’on peut exercer le métier de facteur. N’oubliez pas que votre fan club est se trouve un peu partout sur la planète.  
 
MIHAI, se relève et fait sauter un bouchon 
Vous tombez bien, Sylvestre, j’ai un petit message pour vous… de la part de Lucie qui sort ç l’instant de la taverne.  
 
SYLVESTRE 
Un message de la part de Lucie, est-ce possible ? Rien que pour moi ?  
 
IULIANA 
Vous voyez bien que tout finit par s’arranger dans la vie. Votre belle hirondelle vous revient.  
 
SYLVESTRE, lui saute au cou de Mihai 
Je suis le plus heureux des hommes, Mihai ! Allez-y, dites-moi tout !  
 
MIHAI 
Lucie vous fait savoir qu’elle vous attend sur le quai de la gare.  
 
SYLVESTRE 
Et ce sera tout ?  
 
MIHAI 
A votre place, je me dépêcherai d’aller la rattraper.  
 
SYLVESTRE 
Drôle d’endroit pour une rencontre.  
 
 
 
IULIANA 
Qu’attendez-vous pour saisir votre chance, Sylvestre ?  
 
SYLVESTRE 
J’y cours ! (Il sort)  
 
Iuliana rentre dans la cuisine 
 
ROBERTO, surgit 
Bonsoir, Mihai l’enchanteur ! L’heure est venue pour moi de quitter la taverne des bons vins. 
 
IULIANA, surgit avec un plat de Sarmalé 
Le moment est de manger mon Sarmalé, Roberto. 
 
 
 
ROBERTO 
Remarque… une petite pause me fera le plus grand bien. Je n’ai pas soufflé 5 minutes durant ce stage. J’accepte avec joie, Iuliana ! Je ne refuse pas non plus le bon vin du fermier. A propos, comment va-t-il ?  
 
MIHAI, lui sert un verre 
Je l’ai aperçu, tout à l’heure. Il semble retrouver le goût de vivre.  
 
ROBERTO 
Tant mieux pour lui. A sa santé ! Noroc !  
 
CARMEN, sort de la chambre, un tableau dans les mains  
Justement, Roberto… je te cherchais partout. Je me suis libérée de mon mari afin de pouvoir te remettre ce tableau.  
 
ROBERTO 
J’aurai bien aimé lui dire « au revoir ! » 
 
MIRCEA, sort de la chambre 
Je ne suis jamais loin de ma femme, Matelot. 
 
CARMEN  
Vraiment, tu exagères, Mircea ! On ne peut plus avoir 2 minutes de tranquillité.  
 
MIRCEA 
Roberto n’allait tout de même pas s’en aller sans que je lui dise au revoir. 
 
CARMEN, remet le tableau à Roberto 
Les élèves de mon école ont peint ce tableau pour toi, Roberto.  
 
MIRCEA, prend sa femme par la main  
Il n’est pas encore tout à fait sec. Prends-en soin. (Il entraîne sa femme vers la sortie) Adieu l’ami ! Bon retour en France !  
 
ROBERTO, le cadre à la main 
J’ai passé un très bon moment en votre compagnie. A bientôt, mes amis !  
 
MIRCEA, à l’extérieur 
Si Dieu le veut ? 
 
Roberto dépose le cadre et mange son Sarmalé 
 
BETTY, rentre dans la Taverne, une paire de pantoufles à la main 
J’ai une surprise pour toi, Roberto !  
 
ROBERTO 
Betty ! Tes parents ne sont pas avec toi ?  
 
BETTY, dépose les pantoufles à ses pieds 
Mets tes pantoufles, s’il te plait !  
 
ROBERTO 
Des pantoufles ? Pourquoi faire ?  
 
 
 
BETTY 
Un cadeau de la part de ma maman ! Dépêche-toi d’enfiler tes pantoufles, Roberto !  
 
ROBERTO 
Ok, je les enfile tout de suite. (Il retire ses baskets)  
 
BETTY 
Maintenant, je te laisse, je dois rentrée à la maison.  
 
ROBERTO, enfile ses pantoufles 
Tu ne veux pas quelqu’un te raccompagne, Betty ?  
 
BETTY 
Ce n’est pas la peine, j’habite à 1000 kilomètres d’ici. Tu passeras le bonjour de ma part à Miss Maryl. (Elle sort)  
 
SILVIA, sort de la chambre  
Tu es prêt, Roberto ? Les enfants nous attendent à Iasi pour le dernier stage.  
 
ROBERTO 
Le temps d’enfiler mes pantoufles, et je suis à toit, Silvia.  
 
SILVIA, le prend par le bras et l’entraîne vers la sortie  
Dépêche-toi, tu vas être en retard !  
 
Roberto fait tomber son chapeau…  
 
IULIANA 
Roberto n’a pas fini sont Sarmalé, Silvia.  
 
MIHAI 
Il finira son Sarmalé à son retour.  
 
ROBERTO 
Prends soin de mon tableau, Iuliana !  
Silvia et Roberto quitte les lieux rapidement. Mihai et Iuliana rentrent dans la cuisine 
 
FIN DE LA SCENE 7 
 
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ACTE 2 / SCENE 8 
 
SYLVESTRE, LUCIE, LE COMTE, MIHAI 
 
Sylvestre rentre en pleurant, s’agenouille et tape du poing sur le sol… il vocifère… il hurle… il est désespéré… le chapeau de Roberto repose toujours sur le sol… 
 
SYLVESTRE, pleure à chaudes larmes 
Lucie est partie ! Lucie est partie ! Lucie a quitté Focsani ! (Il se saisit du chapeau et le balance en l’air) Elle ne m’a pas attendu sur le quai de la gare !  
 
LUCIE, fait son entrée 
Il ne faut pas pleurer comme ça, Sylvestre, je ne suis jamais partie, voyons !  
 
SYLVESTRE, se relève et lui fait une courbette 
Est-ce bien toi, ma Lucie ?  
 
LUCIE 
Comment allez-vous, Monsieur Sylvestre ?  
Sylvestre s’approche de Lucie lentement, retire sa casquette, lui fait une courbette, puis la contemple des pieds à la tête…  
 
LUCIE 
Comme je suis heureuse de vous revoir !  
 
SYLVESTRE, plonge dans ses bras et fait plusieurs tours avec elle 
Je t’aime !  
 
LUCIE 
C’est de la folie ! Monsieur Sylvestre, c’est impossible ! Je suis déjà prise ! C’é un amico nella vita…  
 
SYLVESTRE 
Prends-moi avec toi pour le restant de tes jours ! (Il tape du pied)  
 
LUCIE, tape du pied 
Non. 
 
SYLVESTRE, tape du pied 
Si. 
 
LUCIE, tape du pied 
Non. (Elle s’écarte de lui) Mon Dieu ! Tout ceci me bouleverse…  
 
Sylvestre la ventile avec sa casquette 
 
LUCIE, fait des échauffements à coté de Sylvestre qui la ventile avec sa casquette 
Respirez… inspirez… respirez… 
 
Sylvestre embrasse Lucie qui s’enfuit 
 
SYLVESTRE, poursuit Lucie 
Lucie ! Lucie ! Lucie !  
 
Lucie ressurgit par le jardin, toujours poursuivie par Sylvestre… la course poursuite va durer quelques instants… 
 
SYLVESTRE, sort de la chambre 
Lucie ! Lucie ! Où es-tu ma belle hirondelle ?  
Lucie sort de la chambre, se place dans son dos, prend Sylvestre dans ses bras et  
l’emporte avec elle dans la chambre… 
 
LE COMTE, sort de la chambre et s’assoit au bar 
Tavernier ! Tavernier !  
 
MIHAI, surgit 
Bonsoir, Monsieur le Comte ? Votre séjour à Roumanywood se passe comme vous le souhaitez ? Votre mal du pays vous est passé ? 
 
LE COMTE 
Servez-moi un verre, je vous prie. Eh bien, je me pose quelques questions, ces temps-ci.  
 
MIHAI 
Quoi de mieux qu’un petit verre de « Palinca » pour se remettre les idées en place,  
Monsieur le Comte ! Je l’avais tout spécialement réservé pour vous. 
 
LE COMTE 
De quoi s’agit-il, Monsieur l’enchanteur ?  
 
MIHAI, lui sert un verre de Palinca 
D’une eau de vie préparé à base de prunes. Buvez doucement… doucement… 
 
LE COMTE, boit son verre délicatement, puis tousse 
Bon sang de bonsoir ! (Il tousse) Mais c’est de la dynamite, ce truc-là !  
 
 
 
MIHAI 
Avec la « Palinca », vous allez remuer ciel et terre, Monsieur le Comte.  
 
LE COMTE 
Parfois, le ciel me manque… 
 
MIHAI 
A propos, avez-vous réfléchi à ma proposition ?  
 
LE COMTE 
Je crois bien que je vais abandonner ce projet. C’est trop tôt pour me lancer dans ce genre d’affaires.  
 
MIHAI 
Et moi qui vous voyais fermier. Quel dommage ! Votre château dans le Midi de la France vous manque ? Oh, mais si ce n’est que ça, on peut toujours vous trouver un château dans les parages ou bien le faire construire… justement, je connais un maçon tsigane qui fabrique de jolies châteaux en Moldavie…  
 
LE COMTE 
C’est « La Renaissance 2 » qui me manque, Mihai.  
 
MIHAI 
Pourtant, ce matin encore, vous me disiez que vous ne souhaitiez plus grimper à bord de cette zeppelin. 
 
LE COMTE 
C’est la seule chose que j’aie dans la vie.  
 
MIHAI 
Je vous demande pardon ?  
 
LE COMTE 
Vous n’avez toujours pas remarqué que ce zeppelin ressemble comme deux gouttes d’eau à mon château ? C’est normal, puisqu’il s’agit de mon château. Benoît Picardi a gonflé à l’hélium les fondations principales, ce qui lui permet de s’envoler dans les airs à présent. Vous ne pensez tout de même pas que j’allais laisser entre les mains de cet idiot mon bien le plus précieux ? Ce château appartenait à mes ancêtres. Je me suis battu corps et âme pour le préserver en l’état. Dans le passé, on a même failli me le voler.  
 
MIHAI 
Comment est-ce possible ? Ce château ne passe pas inaperçu. 
 
MIHAI 
Un jour, une bande de voyous, profitant de mon absence, démonta mon beau château pièce par pièce avec le soutien d’une centaine de faux figurants de cinéma. Mon château fut remonté ensuite dans le désert d’Arabie Saoudite. Des nuits entières, j’ai prié pour que le Maître des Mondes le fasse réapparaître à l’endroit où il fut bâtit jadis, à savoir, sur les hauteurs du village de Maison-du-Bois doré. Au bout de quelques semaines, mes prières furent exaucées : le château réapparût comme par l’effet d’une baguette magique. Cette histoire s’est produite telle que je vous la  
raconte, Monsieur l’enchanteur.  
 
 
 
ROBERTO, entre à ce moment-là 
Je m’en souviens comme si c’était hier, Monsieur le Comte. En ce temps-là, je vivais comme un oiseau sur la branche dans ma caravane… (Il porte les pantoufles au pied)  
 
LE COMTE 
Cela remonte à un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.  
 
ROBERTO 
Je goutterai volontiers à votre « Palinca », Mihai mon ami Mihai.  
 
MIHAI, lui sert un verre 
Buvez doucement… mais alors doucement… très doucement…  
 
ROBERTO 
Je vous remercie, tavernier !  
 
LE COMTE 
Je présume que votre stage de théâtre est terminé, Roberto ? A quelle heure repartez-vous en France ?  
 
ROBERTO 
Je dois prendre mon bus à la gare dans 2 heures. J’ai passé un excellent séjour à Roumanywood. Et vous, que comptez-vous faire ? Vous restez ici finalement ? 
 
LE COMTE 
J’ai décidé d’écourter mon séjour. Tout compte fait, je retourne dans mon château.  
 
MIHAI 
Monsieur le Comte a refusé ma proposition.  
 
ROBERTO 
A l’heure qu’il est, « La Renaissance 2 » se trouve à vingt mille lieues dans les airs.  
 
LE COMTE 
Le commandant Benoît a fait demi-tour. Je viens d’apercevoir le zeppelin qui passait au dessus de la taverne. L’amiral Byrd et Benoît se sont très certainement rendus compte que je n’étais plus à bord. Où voulez-vous qu’ils aillent sans le Maître des lieux ? Ce château m’appartient. J’y fais entrer qui bon me semble, n’est-ce pas ?  
 
ROBERTO 
De toute façon, je n’ai plus l’intention d’y mettre les pieds.  
 
LE COMTE 
J’en connais un autre qui n’y mettra plus jamais les pieds non plus.  
 
MIHAI 
Dommage que vous ne restez pas, Monsieur le Comte, nous aurions pu former une  
belle équipe ensemble.  
 
LE COMTE 
Qui sait, une autre fois, peut-être ?... Quand les poules auront des dents ! Vous n’imaginiez tout de même pas que j’allais m’encroûter pour le restant de mes jours dans ce trou perdu ?  
 
MIHAI 
Vous passez à coté d’une proposition en or, mon ami. D’ici quelques mois, ce sont  
les anglais qui reprendront l’affaire.  
 
 
 
ROBERTO 
De quelle proposition s’agissait-il, Christophe Rodolphe ? 
 
LE COMTE 
Ce sont là mes affaires, Roberto.  
 
ROBERTO 
Ne vous montez pas ainsi sur vos grands chevaux. C’était juste une question.  
 
LE COMTE 
Vous feriez bien de partir, Roberto, vous allez manquer votre bus.  
 
ROBERTO 
Vous me chassez déjà ?  
 
LE COMTE, lui tourne le dos 
Ne m’adressez plus la parole, je vous prie.  
 
ROBERTO, lui tourne également le dos 
Ok, c’est comme vous voulez, Monsieur le Comte. 
 
LE COMTE 
Qu’attendez-vous pour me servir un autre verre, Mihai ?  
 
MIHAI, dépose la bouteille sur le bar 
Puisque vous le prenez sur ce ton… débrouillez-vous sans moi, Monsieur le Comte. Je me mets en grève à partir de ce soir.  
 
Le Comte se sert un verre… 
 
FIN DE LA SCENE 8 
 
FIN DE L’ACTE 2 
 
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EPILOGUE 
 
BOGDAN, ANDREEA, ROBERTO, BUTTERFLYGIRL, LE COMTE, SYLVESTRE, MIHAI 
 
BOGDAN, apparaît près de la cheminée en compagnie d’Andreea 
Notre travail est terminé, Andreea. Nous pouvons remettre les dessins à Roberto. 
 
ANDREEA 
Butterflygirl n’est pas là, Bogdan. Je me demande comment nous allons faire pour rentrer à la maison ?  
 
MIHAI, leur fait signe de la main 
Approchez-vous du bar, mes jeunes amis ! Vous voulez boire un jus d’orange ?  
 
BOGDAN 
It’s ok !  
 
ANDREEA 
Ce sera un coka light pour moi, Monsieur l’enchanteur. 
 
MIHAI, leur sert à boire 
Peut-on savoir ce que vous faites ici, les enfants ?  
 
BOGDAN 
Nous sommes venus remettre des dessins à Monsieur Roberto.  
 
 
 
ANDREEA 
Je ne sais pas si c’est le bon moment pour le déranger, Bogdan ?  
 
BOGDAN 
Butterflygirl nous a dit qu’une fois le travail terminé, on devait lui remettre les dessins. Il faut suivre ses consignes, un point c’est tout ! 
 
BOGDAN 
All right !  
 
ROBERTO  
Qui est Butterflygirl ?  
 
ANDREEA 
A vrai dire, nous l’ignorons, Monsieur Roberto.  
 
BOGDAN 
Elle porte une grande cape violette et un masque en forme de papillon.  
 
ANDREEA 
Elle est vraiment bizarre. Elle fait plein de tour de magie.  
 
ROBERTO 
De qui peut-il bien s’agir ? (Un temps) Et donc, vous dites que vous avez des dessins pour moi… je peux les voir ?  
 
BOGDAN, lui montre un dessin 
Je viens de faire votre portrait.  
 
ROBERTO 
Incroyable ! C’est mon portrait craché !  
 
ANDREEA, lui tend dessin également 
Et moi, je vous ai dessiné un joli bateau.  
 
ROBERTO 
Mais il s’agit de la Salamandre ! Qui t’a mis au courant pour la Salamandre ?  
 
BUTTERFLYGIRL, apparaît 
C’est son petit doigt qui lui a dit ! 
 
BOGDAN et ANDREEA 
Butterflygirl !!!  
 
BUTTERFLYGIRL 
Bonsoir les enfants ! Excusez-moi pour le retard, je faisais ma valise.  
 
ROBERTO, lui fait le baisemain 
Enchanté, Madame ! C’est incroyable ! Vous me rappelez quelqu’un ?  
 
BUTTERFLYGIRL, claque du doigt pour les hypnotiser 
Vous pouvez rentrer chez vous, les enfants ! Le spectacle est terminé ! Une fois rentrés chez vous, vous ne vous souviendrez plus de ce que vous avez vu et de ce que vous avez fait.  
 
MIHAI 
Je vous accompagne jusqu’à la sortie, les enfants !  
 
ROBERTO 
Merci pour les dessins, mes amis ! J’en prendrai soin, c’est promis ! (Puis il s’adresse à Butterflygirl) Et donc, je disais que…  
 
BUTTERFLYGIRL, fait plusieurs tour sur elle même 
Comment trouves-tu mon nouveau costume, conteur ? L’ancien ne correspondant plus vraiment au cliché de la mode de notre époque, j’ai décidé d’en fabriquer un qui soit à la fois futuriste et à la fois aérodynamique. Qu’en pensez-vous ? Le vieux costume était trop lourd, il datait de mathusalem. 
 
 
ROBERTO 
Ma foi, je le trouve fort joli ! C’est curieux, vous me rappelez quelqu’un ? 
 
BUTTERFLYGIRL 
Il faut redescendre sur terre, mon ami, le stage est terminé. Coucou, c’est moi !  
 
LE COMTE, s’approche de Butterflygirl et la renifle 
Mademoiselle porte toujours le même parfum sur elle.  
 
 
 
BUTTERFLYGIRL, hypnotise le Comte en claquant du doigt 
Je ne vous ai pas sonné, Monsieur le Comte ! Allez vous coucher !  
Le comte retourne s’asseoir au bar et ne dit mot tandis que Roberto fait plusieurs tours sur lui-même et prend l’apparence du vieux conteur 
 
ROBERTO, fait une révérence à Butterfly 
« Forêt, belle forêt,  
Amie, comment vas-tu ? 
Depuis que je ne t’ai vue, 
Bien du temps est passé 
Depuis que t’ai quittée, 
Le monde est parcouru. » 
(Mihai Eminescu – Retrouvailles)  
 
BUTTERFLYGIRL, fait plusieurs tours sur elle-même et prend l’apparence de la femme du conteur 
-Tu vois, suis toujours là,  
L’hiver, j’entends la bise 
Dans mes branches qu’elle brise 
Et sur les eaux gelées, 
Les chemins enneigés, 
Tous les chants ont cessés. 
(Mihai Eminescu – Retrouvailles - suite)  
 
ROBERTO, prend la femme dans ses bras et danse une valse avec elle 
Puis quand l’été revient, 
Les femmes en chemin 
Pour puiser à la source 
Dont j’ai fait don à tous, 
Me chantent mon refrain. 
…Forêt au doux ruisseau, 
Le temps fuit sans repos 
Mais toi, loin de vieillir, 
Ne fais que rajeunir. »  
(Mihai Eminescu – Retrouvailles - suite)  
 
BUTTERFLYGIRL 
« …Peu me soucie du temps 
Si, des siècles durant, 
Sur les lacs à mes pieds, 
Les étoiles ont brillées. 
Le vent peut bien changé, 
Le vent souffle toujours,… » 
(Mihai Eminescu – Retrouvailles - suite)  
 
ROBERTO 
« L’homme est sur cette terre, 
Le seul être qui erre. 
Nous, jamais ne bougeons. » 
(Mihai Eminescu – Retrouvailles - suite)  
 
BUTTERFLYGIRL, entraîne Roberto vers la cheminée 
« La mer et les rivières, 
La terre et les déserts, 
Le soleil et la lune, 
La forêt à la brune. » 
(Mihai Eminescu – Retrouvailles – suite et fin)  
 
Les deux personnages disparaissent dans la cheminée…  
 
SYLVESTRE, sort de la chambre 
Ca par exemple ! Ne me dites pas que vous êtes encore ici, Monsieur le Comte ?  
 
LE COMTE 
J’hésite encore. Je ne sais pas si je vais rester ou bien si je vais reprendre l’aventure.  
 
MIHAI 
Décidément, c’est tout et son contraire chez vous.  
 
LE COMTE 
D’un coté, voyez-vous… je me sens bien à Roumanywood… l’air y est très pure… on y mange très bien…  
 
MIHAI 
Vous acceptez ma proposition ?  
 
LE COMTE 
Et de l’autre, il y a mon château volant… il y a tellement de merveilles à découvrir encore dans ce monde…  
 
SYLVESTRE 
« Pierre qui roule n’amasse pas mousse » 
 
LE COMTE 
Gardez votre morale pour vous, s’il vous plait ! Je fais ce que je veux de ma vie et je vaque où bon me semble au gré de ma fantaisie.  
 
SYLVESTRE 
De toute façon, j’ai une copine maintenant. Je n’ai plus l’intention de vous accompagner où que ce soit, mon cher.  
 
LE COMTE 
Quoiqu’il en soit, il n’était plus question que vous remettiez les pieds dans mon château. 
 
SYLVESTRE 
Vous savez quoi ?... ce n’est pas les amis qui manquent dans ce monde…  
 
 
 
LE COMTE 
Personne ne veut d’un ami comme vous sur terre, Sylvestre.  
 
SYLVESTRE 
J’en connais un qui rêve de m’avoir pour ami.  
 
LE COMTE 
Cet idiot ne sait pas encore à quel cauchemar il a droit.  
 
SYLVESTRE 
Je vous interdis de d’insulter mon ami le fermier.  
 
LE COMTE 
Qu’il aille au diable, cet idiot !  
 
SYLVESTRE 
Vous allez vous excuser auprès du fermer, Monsieur le Comte.  
 
LE COMTE 
Remarquez, Sylvestre… il est fort possible qu’un idiot et un parasite puissent faire bon ménage ?  
 
 
 
SYLVESTRE 
Vous allez vous excuser auprès du fermer, Monsieur le Comte.  
 
LE COMTE 
Cet idiot n’a certainement pas inventé la poudre, n’est-ce pas ?  
 
SYLVESTRE 
Je vais vous flanquer mon poing dans le pif, Monsieur le Comte si vous ne vous excusez pas auprès du fermer!  
 
LE COMTE 
Vous ne voulez tout de même pas que je m’agenouille devant cet idiot ?  
 
SYLVESTRE 
Et pourquoi pas ?  
 
MIHAI, les entraîne vers la sortie 
Je vous propose d’aller faire votre scène de ménage dehors, Messieurs. Bonne nuit !  
 
FIN DE L’EPILOGUE 
 
FIN DE L’EPISODE 
 

(c) Emilien Casali - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 11.08.2017
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